De nombreuses personnalités étaient présentes aux côtés de la famille Audin dont le professeur Hafid Aourag, directeur général de la recherche scientifique et du développement technologique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Après l'allocution d'ouverture de Gérard Tronel, les prix ont été remis à Abdessalam Boucif, professeur à l'université de Aïn Témouchent et Raphaël Danchin, professeur à l'université de Paris-Val de Marne au titre de l'année 2009 et à Vincent Guedj, professeur à l'université d'Aix–Marseille 1, pour l'année 2008. Le quatrième lauréat, Benchohra Mouffok, professeur à l'université de Sidi Bel-Abbès, n'a pu se déplacer à Paris. Au cours de cette cérémonie, Mohamed Rebah, auteur du livre «Des chemins et des hommes , paru aux éditions Mille feuilles, invité de l'association, a apporté son témoignage sur Maurice Audin. Rappelons que le prix Maurice Audin a été créé en juillet 1957 par le Comité Audin à l'initiative de Laurent Schwartz et d'un groupe d'intellectuels français. Il a été décerné chaque année entre 1957 et 1963. Sous sa nouvelle forme, le prix de mathématiques Maurice Audin a été créé en 2004. Le prix est attribué chaque année à deux lauréats, âgés de quarante-cinq ans au plus et titulaires d'un doctorat, l'un exerçant ses activités en Algérie, l'autre exerçant ses activités en France. Le montant du prix qui était de 1 500 euros pour chaque lauréat, passe à 2 500 euros pour les sessions 2008 et 2009, chaque lauréat exerçant en Algérie recevra 250 000 DA équivalent de 2 500 euros, soit au total 500 000 DA équivalent de 5 000 euros financés par la Direction générale de la recherche et du développement technologique en Algérie. L'Association Maurice Audin contribue, au financement du prix pour les lauréats exerçant en France à hauteur de 2 500 euros par lauréat; soit 5 000 euros au total à la charge de l'Association pour les sessions 2008-2009 dont les fonds nécessaires au financement du prix sont couverts chaque année par une souscription privée ouverte auprès des membres de la communauté mathématique et de la société civile. Palmarès du prix de mathématiques Maurice Audin Prix 2009, M. Abdessalam Boucif, professeur à l'université d'Aïn-Témouchent et M. Danchin Raphaël, professeur à l'université de Paris-Val de Marne. prix 2008. M. Benchohra Mouffok, professeur à l'université de Sidi Bel-Abbès et M. Guedj Vincent, professeur à l'université d'Aix-Marseille I. Prix 2007. Lauréats ex-aequo : Mme Dalila Azzam Laouir (université de Jijel) et M. Abdelfatah Bouziani (CU d'Oum El-Bouagui), M. Didier Bresh (université de Savoie) et M. Benoît Desjardins (Ecole normale supérieure de Paris). Prix 2006. Mme Nadjia El Saadi (Institut national de la planification et de la statistique d'Alger) et Thierry Barbot (Ecole normale supérieure de Lyon). Prix 2005. M. Brahim Mezerdi (université de Briskra) et M. Didier Smets (université Pierre et Marie Curie) Prix 2004. M. Sidi Mohamed Bouguima (université de Tlemcen) et Mme Anne de Bouard (université Paris Sud-Orsay). Qui était Maurice Audin ? Un jeune et brillant mathématicien, assistant de mathématiques à l'université d'Alger, militant du Parti communiste algérien, mort pour l'indépendance de l'Algérie. Maurice Audin est arrêté, le 11 juin 1957 et assassiné après une séance de torture. Selon l'armée française, Maurice Audin se serait évadé. Une enquête de l'historien Pierre Vidal Naquet dévoile en mai 1958, dans la première édition de l'Affaire Audin, que Maurice Audin est mort au cours d'une séance de torture, assassiné le 21 juin 1957 par le lieutenant Charbonnier, officier de renseignement servant sous les ordres du général Massu. Son corps n'a jamais été retrouvé. En juin 2007, sa veuve, Josette Audin, écrit au président de la République française pour lui demander que soit éclairci le mystère de la disparition de son mari et pour que la France assume sa responsabilité dans cette affaire. Le 1er janvier 2009, sa fille, Michèle Audin, refuse le grade de chevalier de la Légion d'honneur au motif que le Président n'avait pas donné suite à la demande de sa mère ni même répondu à sa lettre. Le 26 mai 2004, est inaugurée une place dans le cinquième arrondissement de Paris portant le nom de Maurice Audin. A Alger-centre, près du tunnel des facultés et de l'université, une place, carrefour central, ainsi qu'une librairie universitaire portent le nom de Maurice Audin. L'association Maurice Audin en France poursuit toujours son combat pour connaître toute la vérité sur l'assassinat de Maurice Audin. La vérité finira par se savoir. A la fin de son allocution, Gérard Tronel a conclu avec la devise du célèbre mathématicien allemand Hilbert : «Nous voulons savoir, nous saurons.»