C'est Hafid Aourag, enseignant-chercheur à l'université de Tlemcen, qui a été nommé à la tête de cette structure. Les compétences nationales résidant à l'étranger peuvent désormais être intégrées dans des projets de recherche qui se feront en Algérie. Ainsi, le ministère de l'Enseignement supérieur considère avec plus d'intérêt la recherche scientifique. Pour ce faire, une nouvelle organisation nationale de la recherche scientifique et du développement technologique a été officiellement installée hier, par le ministre Rachid Harraoubia en présence des directeurs de plusieurs centres de recherche. La nouveauté introduite dans ce mode d'organisation est la décision d'intégrer dans les comités-programmes les compétences nationales exerçant à l'étranger. Cette structure sera pilotée par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en collaboration avec d'autres départements. C'est Hafid Aourag, enseignant-chercheur à l'université de Tlemcen et au Centre de recherche universitaire (CRU) de Sidi Bel Abbès qui a été nommé à la tête de cette structure. Il est à noter que M.Aourag a été nominé pour le prix Nobel de physique en 2006. Ce professeur en physique a été reconnu comme l'un des meilleurs chercheurs par la célèbre université de Cambridge et il est aux yeux du ministre comme «une personnalité des plus aptes aujourd'hui à prendre en charge les destinées de la recherche scientifique en Algérie». Voulant apporter plus d'éclaircissements concernant cette nouvelle structure, le ministre a précisé lors de sa brève intervention que «plusieurs sous-directions de la programmation de la recherche, des programmes internationaux de recherche, de l'évaluation et de l'analyse...ainsi que celle de la prospective et de la veille stratégique sont également installées, avec à chacune une mission bien définie». Et pour parachever le dispositif institutionnel de la recherche, «un comité national d'évaluation sera installé incessamment». Cette brève apparition du ministre est expliquée par d'autres engagements, entre autres, sa rencontre prévue avec la présidente argentine, Mme Kirchner, en visite en Algérie depuis dimanche. Lors de son intervention, le professeur Aourag estime que 34 priorités nationales en termes de recherche, c'est-à-dire 34 programmes englobant à peu près l'ensemble des secteurs d'activités connus, ont été définies par l'Etat. «Au niveau de notre direction générale, nous sommes appelés donc à mettre au point l'ensemble de ces programmes», a-t-il mis en exergue. Il y a d'abord ce que l'on appelle les comités-programmes: «Ce sont des panels d'experts qui vont se réunir pour essayer de mettre au point des projets de recherche autour de ces priorités nationales.» Une fois établis par ces comités d'experts, ces programmes seront soumis à des commissions intersectorielles. Cette nouvelle structure a-t-elle des objectifs bien définis en matière de coopération scientifique internationale? La démarche est «dictée par le seul souci de rendre plus "lisible" l'Algérie en matière de recherche scientifique et adhérer à tous les organismes de recherche internationaux pour pouvoir collecter le maximum de fonds de financement». Dans cette configuration nouvelle, que vont devenir les agences nationales de recherche, telle l'Agence nationale pour le développement de la recherche universitaire (Andru) ou encore les laboratoires et centres universitaires actuels? Il va sans dire que dans le cadre de cette organisation nouvelle de la recherche, certaines de ces agences sont appelées à disparaître...car les textes en vigueur prévoient la création d'agences thématiques et non pluridisciplinaires comme auparavant.