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Des paramètres culturels–linguistiques interdépendants inhérents à l'Algérianité mosaicale-plurielle (VI)
Algérie
Publié dans La Nouvelle République le 24 - 01 - 2010

Pratiquement, chaque langue a son utilité, son domaine. Il s'avère donc impossible de prendre pour modèle ce qui s'est passé en Occident, à la Renaissance, où les langues vernaculaires ont été adoptées comme langues officielles, donc référent juridique, au détriment de la langue savante, en l'occurrence le latin. L'argument religieux (arabe classique langue du Coran) est le plus communément avancé. Ce qui se passe, aujourd'hui, c'est que la diversité linguistique en Algérie et au Maghreb, en général, ait été réappropriée par la société civile, qui en appelle à la reconnaissance de ce caractère pluraliste des langues en présence qui coexistent de façon plus pacifique qu'autrefois. Dès lors, n'est-il pas légitime de s'interroger sur les perspectives d'un système d'enseignement, entre autres, s'il saura dépasser les faux clivages, entre une culture savante qui ne s'exprimerait qu'en arabe classique, et une culture populaire en «Daridja» ?... Le système d'enseignement actuel ne devrait- il pas être repensé pour refléter, justement, ce phénomène de réappropriation de toutes les composantes de l'identité algérienne plurielle ? A quand donc, comme se le demande le linguiste Abdou Elimam, un enseignement qui fera place à la Daridja comme lien pédagogique entre la maison et l'école, et se servira des similitudes qu'elle présente avec l'arabe classique pour enseigner cette dernière aux enfants, sans dénigrer leur langue maternelle ? De la sorte, loin de mettre dans l'embarras la langue arabe scolaire, la Daridja contribuerait, au contraire, au renforcement de celle-ci ! Faut-il rappeler que, pratiquement, chaque pays du monde arabo-maghrébin dispose de sa propre «Daridja» populaire spécifique, quasiment utilisée dans l'univers des arts audiovisuels, théâtraux, les joutes oratoires, les parlers populaires etc., tandis que l'arabe classique n'est utilisé que dans les services administratifs, religieux, et les domaines d'études scientifiques et littéraires soutenus ? Nous sous-entendons par–là, évidemment, le recours, dans ce contexte précis, à la langue soutenue par opposition au langage courant usité dans les contextes relâchés des parlers populaires et familiers..
Et du moment que l'idiome de l'arabe académique officiel est en usage dans toutes les contrées de la sphère arabo-maghrébine, et servirait de trait-d'union ou de communication et d'échanges culturels, commerciaux, sportifs, et autres multidimensionnels, cette situation géoculturelle particulière générant et étendant, en quelque sorte, une langue «supranationale» que partageraient tous ces pays linguistiquement apparentés, ces pays-là, n'est-ce pas, finalement, la reconnaissance et promotion de leur «Daridja» locale nationale, qui est à même de les distinguer chacun dans son authenticité langagière populaire et culturelle-identitaire spécifique ? Ceci étant donné que, biologiquement, il n'existe pas du tout à l'état de nature d'Arabe racial, ou d'un quelconque «homo arabicus» pur !?
De l'unitaire restrictif au pluraliste large représentatif…
Par ailleurs, il convient de signaler, à l'opposé des tendances idéologiques extrémistes des uns, qui veulent nier les langues nationales (de l'Amazighité et de la Daridja, éléments patrimoniaux identitaires spécifiques, par exemple en Algérie et au Maghreb) en prônant, notamment, le crédo arabo-islamiste exclusivement, celles, non moins chauvinistes, des idéologies sectaires qui cherchent à exclure les dimensions de l'Arabité–Islamité (qui ont un caractère universel, spirituel, linguistique ou cultuel- culturel non racial, pour rappel ) du champ identitaire pluraliste autochtone des pays originairement afro-amazighs, par exemple, qu'il est pratiquement impossible de dissocier ces paramètres culturalo-identitaires anthropohistoriques et contemporains, en devenir, sans porter préjudice à l'identité pluraliste des diverses communautés au sort commun lié dans l' unité dans la diversité de leur population nationale, ou dans l'Algérianité en devenir, dans le cas de l'Algérie. Et au niveau «supranational», les rapports entre les divers pays arabes ne sauraient souffrir, également, des attitudes sectaires, tendant d'une part à vouloir imposer la langue arabe, exclusivement, au détriment des cultures et langues nationales spécifiques, et d'autre part tendant à imposer ces dernières en rejetant, radicalement, tout ce qui relève de l'arabité, perçue abéremment, par les tenants de ces deux tendances, d'un point de vue racial exclusivement : par exemple, d'une part ces tenants de l'arabo–baathisme exclusif qui s'en tiennent à l'idylle constante d'une certaine mythique race arabe des grandeurs chevaleresques médiévales à raviver, «en rejetant tout ce qui est perçu comme risque potentiel de souillure de l'arabité sacrale», et d'autre part ces tenants du berbérisme tribal exclusif qui s'en tiennent au legs d'une certaine mythique pureté ethnique des gloires ancestrales numido-latines , «rejetant tout ce qui est perçu comme tentative de souillure étrangère de l'amazighité vénérable», ignorant, par là –même, que l'amazighité dérive elle-même de sources africanoides autochtones plus anciennes, constituant le creuset primordial commun, l'Algériannité plurielle… Les deux attitudes extrémistes opposées se rejoignant, finalement, sur ce point de discorde, en ce sens que leurs visions, quoique diamétralement opposées, n'arborent pas moins la même attitude tranchée, marquée d'intolérance et de ségrégationnisme vis-à-vis de l'autre, considérant abéremment tout sous l'angle biaisé de l'ethnicisme et du racisme tribal arabiste ou berbériste réducteurs ! Ceci alors que la réalité, fort complexe et prosaïque, tisse chaque jour d'autres rapports socioculturels et environnementaux liés, aujourd'hui, moins à l'histoire profonde qu'aux diverses conjonctures nationales et internationales actuelles, comme pour signifier, à qui veut voir, les données nouvelles, tout à fait autres, inhérentes aux nouveaux horizons qui se profilent à la faveur de l'ère transnationale mouvementée de la mondialisation tous azimuts, qui est venue tout bouleverser de fond en comble !
Ainsi, dans ce contexte nouveau, et à titre d'exemple concret, concernant ces rapports étroits entre l'arabité–islamité et cultures spécifiques originelles des divers pays arabes, il ne serait pas étonnant, - à la faveur des nouveaux mouvements migratoires modernes, dont les plus actuels qui voient se multiplier les mariages entre arabes de diverses contrées du Machrek et du Maghreb, via Internet , voyages, études, séjours de travail, etc.,- de voir ces rapports évolutifs s'étendre au-delà de la simple parenté culturelle, spirituelle, religieuse, historique, langagière,etc., connues jusqu'ici. Témoins en sont, par exemple, ces universitaires et sportifs maghrébins qui partent s'installer et se naturaliser au Machrek ou, inversement, ces Libanais , Egyptiens, Palestiniens, qui fondent leurs familles au Maghreb. La maîtrise, relative, de l'outil de travail de l'arabe, surtout quand il se conjugue avec l'apport d'un profil technologique ou économico–managérial, favorisant, nul doute, l'intégration dans les milieux d'implantation du Maghreb et du Machrek de ces nouveaux migrants de l'ère moderne. Ce qui est de nature à tendre à affermir davantage les liens entre les divers pays arabes, dont le statut de la langue littérale d'arabe fusha, du fait de son extension dans le giron du commerce mondial et de la diplomatie des institutions internationales, se voit ,cependant, forcé, en les conjonctures présentes, de s'imposer la nécessité urgente de sa modernisation et adaptation aux exigences de l'ère technologique universelle. Et ce, parallèlement au développement des idiomes nationaux et cultures pluralistes locales, dans le cadre planifié d'une dynamique de progrès évolutif s'ouvrant résolument sur des perspectives démocratiques authentiques.
De la promotion des idiomes nationaux
«Pendant longtemps, on a considéré les différentes variétés linguistiques, dialectes ou niveaux de langues, comme le produit d'une dégénérescence, ou d'une dégradation de la langue. Le développement des études historiques sur la langue et la dialectologie n'autorise plus de tels préjugés. L'étude approfondie de l'histoire des langues a fait clairement ressortir que les divers dialectes, loin d'être des versions imparfaites et déformées, s'étaient ,au contraire, développés de façon autonome. Ce qui différencie la langue standard des dialectes n'est pas d'ordre linguistique, mais d'ordre politique. C'est parce que certaines variétés linguistiques étaient parlées par un groupe social déterminant, politiquement, que cette variété est devenue langue standard. Cependant, différents processus coexistent : la langue standard peut avoir une origine régionale précise -c'est le cas de la langue française, qui repose, sans conteste, sur le dialecte de l'Ile- de- France- ou être le résultat d'un compromis entre différents dialectes mêlés pour des raisons économiques ou politiques. Il parait probable que la langue allemande se serait élaborée, peu à peu, comme langue véhiculaire des relations dans l'axe de colonisation (Saxe, Silésie, Moravie), chacun évitant d'utiliser les traits spécifiques de son dialecte «cf. J. Fouquier Langue, dialecte, patois». (in Manuel de linguistique appliquée, chap. Communauté linguistique et langue standard, p.26, collectif, éd. Delagrave, Paris 1975).
Comme l'attestent les linguistes-chercheurs, la ou les langues courantes dialectales sont loin de constituer des produits dérivés d'une hypothétique dégénérescence d'une langue mère, ou autre, mais constituent bel et bien des idiomes autonomes avec leurs normes propres et spécificités langagières syntaxiques et lexicales appropriées. C'est le cas de la Daridja algérienne, dont on retrouve la perpétuation depuis des siècles, particulièrement dans la culture populaire ou poésie du Melhoun. Et c'est récemment, après des années de recherches et d'études sur le patrimoine littéraire traditionnel, que des chercheurs universitaires algériens sont arrivés à la conclusion qu'il existe une langue dialectale arabe algérienne, différente de celle d'El Djahidh, et qui, loin d'être essentiellement orale, comme on l'a répandu, est présente également dans un nombre impressionnant d'écrits. Des écrits transcrivant la «Daridja» qui obéissent à leur logique dialectale maghrébo-populaire propre, comme en témoignent des textures anciennes du terroir traitant de remèdes médicaux, certaines des correspondances de l'Emir Abdelkader, celles ,entre autres, de récits, «Qassidates» écrites du chaabi, bédoui, de la culture populaire Nord africaine, etc...
(A suivre)


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