Souvent les horaires des départs ne coïncident pas avec ceux des bus et certains, plus prudent et afin d'être sûrs d'embarquer, préfèrent passer la nuit à Timimoun. Des frais en plus : hébergement et restauration. ceux qui ont la chance d'avoir un véhicule s'y rendent dans la journée. En cours de route, vous traversez plusieurs ksours et villages : Sebaâ, Aougrout, Oujdia, Lichta… Sur le parcours de cet endroit désolé, on s'en rend compte d'une chose que la présence de l'Etat est surtout valorisée et représentée par l'école. En effet, des grappes de bambins âgés de 6 à 18 ans arpentent inlassablement le chemin immuable qu'ont emprunté leurs aînés. Qu'il vente ou qu'il pleuve, le portail de l'école est toujours ouvert pour accueillir ces érudits. Une fierté nationale et particulière pour le corps des enseignants. Tous assisteront à la levée des couleurs et chanteront l'hymne Kassamen. Le tablier est de rigueur et le cartable lourdement lesté ne décourage nullement nos vaillants petits bonhommes. Ils sont là aujourd'hui et seront encore là demain, imperturbables. Une fois les cours terminés, les loisirs y font cruellement défaut. C'est l'école coranique toute désignée. Garçons et filles, personne n'y échappe. Une fois de retour à la maison, les «mâles» ont cette aubaine, celle de ne pas participer aux tâches ménagères. Les filles, quant à elles, y sont affectées de droit et d'office. Malgré cet «handicap», leurs résultats sont meilleurs et souvent elles dépassent de loin les garçons. Certaines ont bien percé et ont rejoint l'université. Comme quoi la valeur n'attend point le nombre d'années et j'ajouterai aussi le sexe attribué. Timimoun, ville tranquille et paisible, est en train de changer de visage. L'enrôlé fait parler de lui et les artères de la cité en bénéficient : un point positif. Le reste viendra. C'est une question de temps. Comme Adrar, le problème de l'eau à Timimoun se pose avec acuité et pour Internet, c'est un vrai cauchemar. Où le trouver pardi ! Les gosses ont eu besoin pour se laver comme tout le monde, mais hélas devant et face à ces robinets vides, ils en pâtissent. Quant à l'avion qui devrait nous conduire à Alger, il est arrivé plus tôt que prévu et est reparti à l'heure. Tout le monde s'étonnait. Ceux qui l'ont pris la semaine dernière ont dû prendre leur mal en patience. 10 heures de retard. Prévu à 10h40, le vol n'a eu lieu qu'après 20 heures. Sans aucune explication ! Et dire que le passager paie le prix fort pour un tel voyage. En attendant, le monde tourne, les turbulences nous donnent des crampes d'estomac, on n'a qu'à garder sa ceinture attachée et surtout ne pas se fâcher !