Quarante-et-un économistes interrogés par Reuters prévoient une progression du produit intérieur brut limitée à 0,3% sur les trois derniers mois de l'année, après une expansion de 0,4% au troisième trimestre qui marquait la sortie de récession. Leurs estimations s'échelonnent de +0,1% à +0,6% pour la statistique qui sera publiée ce vendredi par Eurostat, l'agence communautaire des statistiques. «La croissance a probablement été soutenue par des reconstitutions de stocks et une contribution positive des exportations. Mais il y a des aléas baissiers à cette prévision, liés à des signes de ralentissement de la reprise en Allemagne», écrivent les économistes de Standard Chartered dans une note. Sur l'ensemble de l'année 2009, l'économie de la zone euro devrait s'être contractée de 3,9%, reflétant la plus grave récession de l'Europe occidentale depuis la Deuxième Guerre mondiale. Pour cette année, les économistes tablent en moyenne sur une reprise de 1,2% dans les seize pays de la zone tout en estimant que le retrait progressif des plans de relance gouvernementaux et des mesures de soutien de la Banque centrale européenne freineront la croissance. Le cas grec Avant l'annonce d'Eurostat, l'Allemagne, la France, l'Italie et d'autres pays de la zone euro dévoileront leurs chiffres. En Allemagne, première puissance de la zone, les économistes attendent une croissance de seulement 0,2% après le rebond de 0,7% du troisième trimestre. La France, grâce à une consommation des ménages toujours résiliente, verrait sa croissance accélérer modestement à +0,5% contre +0,3% mais pour l'Italie le consensus n'est que de 0,1% après +0,6%. L'Espagne, qui ouvre le bal des publications jeudi, resterait quant à elle dans le rouge avec une contraction de 0,1% de son produit intérieur brut après -0,3% en juillet-septembre. Les chiffres de l'Espagne, comme ceux du Portugal et surtout de la Grèce, revêtiront une importance particulière au vu des difficultés financières de ces pays qui ont entraîné des tensions sur leurs obligations souveraines. «Pour une fois, les indicateurs économiques et publications en Europe pourraient être à l'origine de mouvements sur les marchés», soulignent les économistes d'Aurel BGC dans une note diffusée cette semaine. «Les perspectives économiques constituent en effet un paramètre important de la crédibilité des plans de réduction des déficits publics et de la volonté de stabilisation des ratios de dette publique présentés par les gouvernements des Etats au centre de la tempête des derniers jours». Le gouvernement grec s'est engagé à réduire son déficit public de quatre points cette année pour le ramener à 8,7% du PIB, et l'objectif est de revenir à 2,8% en 2012, dans les clous du traité de Maastricht. Le programme de stabilité grec repose sur l'hypothèse d'une contraction du PIB de -0,3% en 2010 après -1,2% en 2009, avant le retour à des taux de croissance positifs à partir de 2011.