, La croissance de l'économie américaine au deuxième trimestre a été bien moins élevée qu'estimé initialement et ressort à 1,6 % en rythme annualisé, pénalisée notamment par la plus forte hausse des importations enregistrée depuis 26 ans, montrent les statistiques révisées publiées vendredi. Le produit intérieur brut (PIB) avait été initialement estimé en hausse de 2,4 %. Cette révision à la baisse est cependant moins forte que celle à 1,4 % envisagée par les économistes interrogés par Reuters, les investissements des entreprises ayant été suffisamment solides pour compenser l'envolée des importations. Au premier trimestre, l'économie américaine a crû de 3,7 % en rythme annualisé. «La première réaction est que ce n'est pas bon mais l'on pensait que ce serait pire, il pourrait donc y avoir un petit soulagement», estime Nigel Gault, chef économiste chez IHS Global Insight. Wall Street a, d'ailleurs, ouvert en hausse à la suite de cette publication avant d'effacer ses gains en réaction aux commentaires du président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke. L'économie ne devrait pas retomber en récession Le président de la Fed a déclaré que la reprise avait ralenti plus qu'attendu et que la banque centrale était disposée à prendre des mesures supplémentaires de soutien à l'économie si nécessaire. «Le comité (de politique monétaire) est prêt à mettre en œuvre un assouplissement monétaire supplémentaire par le biais de mesures non conventionnelles si cela s'avère nécessaire, notamment si les perspectives devaient se détériorer sensiblement», a dit Ben Bernanke dans un discours rédigé à l'avance pour le symposium annuel organisé par la Fed à Jackson Hole, dans le Wyoming. S'il existe des risques d'un retour de la récession, le scénario le plus probable reste, selon les analystes, celui d'une croissance ralentie plutôt que d'une reprise en «W» qui serait marquée par un nouvel épisode de contraction d'activité. «Il n'y a aucun doute, la reprise économique perd de la vitesse», souligne Robert Dye, économiste chez PNC Financial Services. «Mais si l'on définit la récession comme étant le recul du PIB durant deux ou trois trimestres consécutifs, alors je pense que l'on n'en arrivera pas là.» «Nous allons voir un scénario dans lequel on pourrait avoir une contraction du PIB durant un trimestre, suivie d'une légère croissance le trimestre suivant», ajoute-t-il. La croissance au deuxième trimestre a été ralentie par un bond de 32,4 % des importations, leur hausse la plus forte depuis 1984, alors que les exportations n'ont quant à elles augmenté que de 9,1 %. Le déficit commercial qui en a résulté a coûté 3,37 points de pourcentage au PIB, soit le coût le plus élevé enregistré depuis le quatrième trimestre 1947. Croissance de 1 % au t2 en excluant les stocks L'économie a également été pénalisée par une estimation moins élevée qu'initialement envisagé des stocks des entreprises. Ces derniers n'ont augmenté que de 63,2 milliards de dollars (49,7 milliards d'euros), contre une première estimation de 75,7 milliards, ne contribuant ainsi qu'à hauteur de 0,63 point de pourcentage au PIB. Les stocks, qui ont été l'un des principaux moteurs de la reprise américaine entamée au deuxième trimestre 2009, avaient augmenté de 44,1 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l'année. En excluant les stocks, l'économie a crû de 1 % aux Etats-Unis, contre une croissance de 1,3 % initialement annoncée en juillet pour le deuxième trimestre. Certaines données de la nouvelle publication ont toutefois été meilleures que précédemment annoncé.