Pourtant, Anne Bonny l'a fait comme nous le relatons à travers cet article. Qui était Anne Bonny ? Anne Bonny est issue d'une famille de la verte Irlande dont les habitants ont toujours été attirés par la mer. Sa date de naissance est sujette à caution car on n'arrivait pas à la définir de façon exacte. Tout ce que l'on sait à propos d'Ann Bonny provient de légendes et de rares documents officiels. La majorité des informations au sujet des plus grands pirates provient des publications du XVIIIe siècle, dont les auteurs sont souvent des pirates eux-mêmes. Concernant Anne Bonny, les diverses sources ne s'accordent pas entre elles, au sujet de l'année de sa naissance (1697 ou 1705 ?). Une jeunesse tumultueuse De son vrai nom Anne Cormac, Anne Bonny était la fille illégitime d'un fermier et d'une domestique. Son père, William Cormac, quitta son Irlande avec sa fille et traversa l'océan Atlantique pour aller s'installer à Charleston en Caroline du Sud (nord-est des Etats-Unis sur la façade atlantique). Là-bas, il y fit fortune et acheta une immense plantation. L'écrivaine Mireille Calmel en fait la fille de la célèbre pirate Mary Read et de son premier époux, Niklaus Olgersen. Cette dernière serait enlevée très jeune par son ennemie mortelle, et confiée à William Cormac. En 1710, Anne Bonny apparaît pour la première fois sous les traits d'un garçon de 13 ans dans l'Histoire générale des plus fameux pirates, écrit par Daniel Defoe (1660-1731), écrivain britannique et auteur du célèbre roman d'aventures, Robinson Crusoé, sous le pseudonyme de capitaine Charles Johnson, et publié en 1724. Anne Bonny avait la réputation d'une belle femme, intelligente mais coléreuse. Une chronique ajoute qu'à l'âge de treize ans elle poignarda une domestique. Cinq années plus tard, Anne réapparaît dans les récits : elle fréquente les tavernes et les boucaniers. A seize ans, Anne épousa un pirate de petite envergure nommé James Bonny. Ce dernier avait l'espoir de récupérer l'héritage de sa femme corsaire, mais celle-ci fut finalement déshéritée par son père. Anne se serait vengée en incendiant la plantation paternelle. Son époux, James, l'emmena alors avec lui à New Providence dans les îles Bahamas. Dès son arrivée, elle s'imposa rapidement à tout le monde en privant, dit-on, d'un coup de feu, un marin saoul de la seule oreille qui lui restait alors qu'il l'empêchait de passer sur le chemin. James devint très vite informateur auprès du gouverneur de l'île, Woodes Rogers, et commença à dénoncer des marins soupçonnés d'exercer des activités de contrebande ou de piraterie. Déçue, Anne décida, alors, de ne plus vivre avec son époux et s'en va s'installer avec un autre pirate qui se faisait appeler Capitaine Jennings puis partit vivre avec un certain Chidley Bayard, l'homme le plus riche de l'île. Naissance de la femme pirate Anne aurait fait, ensuite, la connaissance d'un autre pirate appelé Pierre Bouspeut qui s'occupait d'un restaurant et d'une échoppe. Tous deux attaquèrent un navire marchand français, chargé de marchandises précieuses en organisant leur première expédition de pirates. Ainsi, ils volent un navire dans le port de l'île, le remettent en état et préparent leur stratégie. Ils partent ainsi à la rencontre du navire marchand qui est pris sans résistance. La plus grande île des Bahamas – cet archipel en compte 700 -, New Providence (capitale Nassau) était le théâtre actif d'une piraterie perpétuelle que son gouverneur tentait d'anéantir en offrant des pardons royaux à tous les pirates qui promettaient de cesser leurs activités. Mais Anne refusait, car elle savait qu'elle sera condamnée pour l'incendie de la plantation de son père. Elle se joint alors à d'autres pirates et s'enfuit hors de l'île. en se déguisant en homme. Lorsque sa véritable identité est découverte par un pirate, elle le tue froidement. Au cours d'une de ses escales, Anne rencontre Mary Read (qui se déguisait, elle aussi, en homme et se faisait appeler Mark Read). Les deux femmes sympathiseront rapidement et elles restèrent inséparables s'habillant indifféremment en homme ou en femme. Peu de temps après, plusieurs bâtiments de guerre britanniques sont envoyés à leur poursuite. Plus téméraires et féroces que jamais, les trois chefs pirates attaquent et capturent sans relâche les navires qui passent à portée de canon. La fin de l'aventure Le 21 octobre 1720, les troupes, qui travaillaient pour le gouverneur de Jamaïque, capturent l'équipage Rackham, Mary Read, Anne Bonny. Ces deux dernières étaient écœurées de voir les pirates n'opposer que très peu de résistance. Il faudra plus d'une heure de combat avant que les deux femmes ne rendent les armes, seules face aux troupes du capitaine britannique. Le 16 novembre 1720, eut lieu le procès de Jack Rackham, d'Anne Bonny et de Mary Read. Les deux femmes réussirent à éviter la pendaison en prétendant qu'elles étaient enceintes. C'était une pratique courante à l'époque : personne n'aurait osé tuer ce qu'on considérait comme un être vivant pas encore né. Il est fort probable, en réalité, qu'aucune des deux femmes n'était enceinte. Mary Read devait finir ses jours en prison mais quelques semaines plus tard elle mourut, probablement de la fièvre jaune. En revanche, on ne sait pas avec certitude ce qu'il advint d'Anne Bonny : la veille de Noël, le gouverneur l'a graciée, et sa peine de prison fut annulée. Elle quitta plus tard la prison. En fait, trois hypothèses existent concernant sa vie ultérieure. La première affirme que son père aurait payé une rançon pour la faire libérer, puis lui aurait donné la possibilité de commencer une nouvelle vie avec un nouveau mariage, et elle serait morte en 1782. Selon la deuxième, elle serait retournée avec son époux, James Bonny ou, enfin pour la troisième, elle serait retournée à la piraterie sous un autre nom… En tous cas, son nom disparaît complètement des archives officielles anglaises dès cette époque tumultueuse.