, Après une grève illimitée de trois mois pour les généralistes et deux mois pour les spécialistes de la Santé publique et plusieurs rassemblements dont le dernier a été organisé mercredi dernier devant le siège du Premier ministère à Alger, les pouvoirs publics à travers le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) ont enfin réalisé qu'il n'existe point de solutions à la crise qui menace ce secteur que de s'asseoir avec les partenaires sociaux autour d'une table de négociations. La tutelle a fini par céder non pas aux revendications des praticiens qui demeurent en phase de discussion mais à la loi en vigueur en appelant les représentants des médecins en grève à des réunions de conciliation. Sauf que la particularité, c'est que le MSPRH avait convié jeudi dernier en fin de journée, seuls les membres de l'exécutif du Syndicat national des praticiens spécialistes de Santé publique (SNPSSP). «Avec notre tutelle, nous avons été très clairs : la sortie de crise doit se faire pour les deux syndicats», a exigé le Dr Mohamed Yousfi, lors de la conférence de presse hebdomadaire animée hier conjointement avec le Dr Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de Santé publique (SNPSP) au siège du SNPSSP à Alger. Pour le représentant des spécialistes du secteur public, il est hors de question pour les médecins spécialistes de lâcher leurs confrères généralistes maintenant. «Nous avons depuis très longtemps entrepris des actions communes avec nos confrères du SNPSP et à cet effet, nous avons décidé communément de poursuivre le mouvement de protestation et d'organiser comme prévu mercredi prochain un sit-in devant le palais d'El Mouradia pour prouver encore une fois que nous sommes plus que jamais solidaires et déterminés à arracher nos droits», réclame le Dr Yousfi. Pour sa part, le Dr Merabet n'a pas omis de féliciter ses confrères spécialistes pour ce grand pas en avant en saluant l'initiative du ministère. «Nous nous réjouissons que les pouvoirs publics répondent présents même tardivement pour entamer un dialogue serein avec nos confrères spécialistes. Ceci étant dit, même si le SNPSP avait été invité à une réunion de conciliation en premier, on aurait eu la même réaction car nous avons toujours œuvré en un corps commun et nous aurions exigé que les réunions de conciliation devraient avoir lieu avec les deux syndicats», souligne le Dr Merabet en réaffirmant, dans une lettre adressée le 18 février dernier au ministre de la Santé, «la disponibilité du SNPSP au dialogue et revendique le retour à la négociation, sur toute la plateforme des revendications, à travers les réunions de conciliation prévues par la loi n°90/02 du 06 février 1990». Dans le même document cité par le Dr Merabet, le SNPSP a tenu à «relever avec beaucoup d'interrogations le traitement différencié réservé par la même tutelle, le même responsable au règlement de la situation conflictuelle dans laquelle se débat le secteur public de la santé» en s'interrogeant sur le fait que le ministère a affiché sa disponibilité de relancer les négociations dans le cadre de la conciliation prévue par la loi en vigueur mais de manière sélective (uniquement avec le SNPSSP). «Une situation qui prête à équivoque et entretient la crise de confiance déjà ébranlée de par la personnalisation de la relation de partenariat que doit entretenir l'administration centrale et déconcentrée avec le SNPSP», lâche le Dr Merabet. En effet, cette dernière réaction donne à réfléchir sur ce que «mijote» réellement le MSPRH pour ses médecins. Cependant, pour les experts, la seule et unique explication à cette politique de «diviser pour régner», c'est que la tutelle veut à tout prix casser cette intersyndicale qui a su durant trois mois environ donner des leçons de mobilisation et de détermination à arracher leurs droits, sauver la Santé publique et offrir des soins de qualité aux Algériens. Par ailleurs, nous apprendrons que les praticiens généralistes de la wilaya de Sidi Bel Abbès, organiseront lundi prochain à 10h un rassemblement devant le siège de la direction de la Santé pour dénoncer les situations d'entrave à l'exercice de l'activité syndicale. «Deux confrères exerçant dans la wilaya de Sidi Bel Abbès se sont retrouvés suspendus parce qu'ils ont tout simplement pris part à des rassemblements des praticiens», clôture le Dr Merabet.