Photo : M. Hacène Par Nabila Belbachir Après avoir eu recours à plusieurs actions de protestation et des tentatives de réconciliation, les praticiens et spécialistes de la santé publique interpellent, cette fois-ci, le premier magistrat du pays afin qu'il intervienne et prenne les mesures nécessaires visant à remédier au système de santé qui se trouve dans une situation «catastrophique et déplorable». «Il est le président élu du peuple, il doit lui assurer son droit constitutionnel à la santé. Et qu'il s'occupe de ce problème», a lancé le Dr Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), lors d'un point hebdomadaire tenu à Alger. Et de poursuivre : «Nous demandons au Président d'intervenir pour appliquer les déclarations faites lors de l'ouverture de l'année universitaire». Dans ce contexte, un rassemblement est prévu mercredi prochain devant le Palais du gouvernement. «Là-dessus nous demandons à ce qu'une délégation soit reçue par le Premier ministre Ahmed Ouyahia pour répondre à nos doléances et d'appliquer le programme du président de la République», a encore précisé le président du SNPSSP, affirmant que «les parties qui détiennent le pouvoir de décision se disent dépassées, nous obligeant à nous adresser directement au premier magistrat du pays, car il est le seul garant de la stabilité du pays». Dans la foulée, faut-il le rappeler, le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique a saisi, à deux reprises, par écrit le président de la République, dont la dernière lettre remonte à mercredi dernier, jour de la tenue du rassemblement devant le siège du ministère de la Santé. Par ailleurs, les syndicalistes affichent leur détermination à durcir le mouvement de grève et maintenir la pression jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications socioprofessionnelles. La grève se poursuit dans sa forme actuelle avec des rassemblements et des sit-in devant la chefferie du gouvernement et le siège de la présidence de la République pour le centre. Et devant les directions de la santé publique (DSP) pour les autres régions du pays, à savoir Annaba, Constantine, Oran, Ouargla où les patriciens demanderont des audiences aux walis. L'ouverture des portes du dialogue et de la négociation reste, pour le moment, la seule alternative pour une solution définitive à ce problème et ce, en débattant de la plateforme de revendications. «Nous continuerons à nous battre pour la suivie de la santé publique», dira le Dr Merabet qui ajoutera «qu'une réunion de réconciliation en présence de l'Inspection générale du travail et de la fonction publique nous permettra de négocier et de sortir avec une solution adéquate à cette situation». Par ailleurs, le Dr Mohamed Yousfi s'est dit «outré» par la fin de non-recevoir du ministère de la Santé à leur mouvement de protestation. «Nous sommes en grève ouverte depuis des semaines sans qu'aucun écho favorable ne nous parvienne de la part des pouvoirs publics», a-t-il déploré, insistant sur l'ouverture d'«un dialogue serein» devant se dérouler en présence des représentants de l'Inspection générale du travail et de la fonction publique. «Nous appelons à un dialogue serein et transparent sur la base de notre plate-forme», a déclaré, pour sa part le Dr Missaoui, membre du bureau exécutif du SNPSP. «Nous sommes déterminés à poursuivre notre lutte pour la survie du secteur de la santé publique», a-t-il encore souligné. Le Dr Yousfi est également revenu sur les demandes d'audience transmises aux présidents de l'Assemblée populaire nationale (APN) et du Conseil de la nation, regrettant que ces demandes soient restées «sans suite». «Nous avons mis les élus de la nation devant leurs esponsabilités mais, à ce jour, aucune suite n'a été donnée», a-t-il encore regretté, en allusion aux groupes parlementaires des partis du FLN, du PT, du MSP et du RCD ainsi que la commission santé de l'Assemblée populaire nationale (APN). Il faut rappeler qu'en sus du rassemblement qui se tiendra mercredi prochain devant la chefferie du gouvernement, un autre est prévu le 24 du mois en cours devant le siège de la présidence de la République à El Mouradia.