, El Mawlid Ennabaoui est pour demain et les étals de produits pyrotechniques ont été aménagés depuis des mois dans les recoins de chaque quartier algérois, et ce, au vu et au su des pouvoirs publics. Même si les services desDouanes ont affirmé avoir redoublé de vigilance en procédant au renforcement des dispositifs sécuritaires de contrôle, cela n'a pas dissuadé les marchands de s'en procurer par tous les moyens. Selon Abdelmadjid Mahrèche, inspecteur général au niveau des Douanes algériennes, lors de son passage, avant-hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le territoire algérien, par sa grande superficie, ouvre la voie à de nombreux trafics illégaux. Abondant dans le même sens, d'autres sources citées par la presse nationale ont indiqué que le trafic effectué par voie terrestre, via les frontières, est l'apanage des cartels de contrebande. C'est un secret de Polichinelle. Des réseaux mafieux ont fait leur bonhomme de chemin et plusieurs milliards sont brassés par la mafia des pétards. Djamaâ Lihoud, marché Tnach et… Une virée dans la capitale nous a permis de découvrir des quartiers qui ont acquis une renommée quant à la vente des pétards à des prix moindres. A Djamaâ Lihoud, marché Tnach et aux Trois horloges, de véritables commerces fructueux sont créés. Dans ces quartiers, différents étals sont disposés çà et là. Des jeunes et moins jeunes, saisissant cette occasion pour gagner de l'argent, dressent une table bien garnie et s'affairent à la tâche. Les produits proposés sont diversifiés et chaque année apporte son lot de nouveautés. Des pétards, à qui on attribue des noms parfois féminins comme Sultana, Warda, mais qui sont loin de refléter la grâce ou l'élégance de ces noms. D'autres, par leur force explosive, portent le nom de Double bombe, TNT, Dynamite et Chitana. D'autres encore, c'est en fonction de leurs formes ou du dessin se trouvant sur leur emballage, qu'on leur attribue ces noms : Mergaza, Titanic, Aquarium, Lahneche (le serpent). Les prix de ces produits sont variés et pour toutes les bourses : une Double bombe à 35 DA, Qadous à 150 DA, un paquet de Chitana (36 unités) à 720 DA, Chitane grand calibre (24 unités) à 840 DA. Parlant de Chitana dont l'emballage porte l'effigie du diable, (drôle de photo en pareille circonstance), il faudrait laisser une distance de 20 m pour la lancer. C'est dire la dangerosité d'un tel produit que les petits n'hésitent pas à se procurer, soit par le biais de leurs parents ou des amis pour faire la fête. Tout le monde est unanime pour dire qu'une telle occasion ne se présente qu'une seule fois par an. Quant aux produits à moindres dégâts dégageant des jeux de lumière à l'ouverture, comme les feux d'artifice (40 unités), les fusils (12 unités) et El-Boq, ils sont proposés respectivement à 150 DA, 70 DA et 150 DA. Pour l'information, ces prix sont pratiqués au niveau du marché Tnach mais ailleurs à Djamaâ Lihoud, par exemple, ils sont proposés à moindre coût. Interrogés sur le revenu d'une journée de ce commerce, les jeunes vendeurs n'ont pas voulu le dévoiler, prétextant que cela fait partie du secret professionnel. En y insistant, l'un d'entres eux a avancé le chiffre de 2 500 DA. Dans tous les cas, ces jeunes n'ont pas chômé, et ce, depuis bien longtemps, puisque bien avant ce sacré événement, les victoires de l'Equipe nationale de football ont poussé les familles à fêter ces moments de grande liesse par des pétards et des feux d'artifice. Hier, des mères, accompagnées de leur progéniture, demandaient les prix de ces produits, sur l'insistance de leurs enfants qui ne voulaient pas lâcher prise. Elles ont cédé à la tentation de Chitana. En somme, les rares campagnes de sensibilisation lancées à travers les médias quant à la dangerosité de ces produits ont été étouffées par le bruit assourdissant de ces… pétards.