En dépit de l'ouverture du dialogue avec le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière lors d'une première réunion tenue mardi et mercredi derniers, le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) maintiennent leur mouvement de grève jusqu'à la satisfaction entière de leurs revendications. «On n'est pas disposés à baisser les bras tant que notre pivot de négociation, qui est le statut particulier, n'est pas encore acquis», a indiqué hier le président du SNPSP le Dr Lyès Merrabet dans une conférence de presse qu'il a animée à Alger avec le président du SNPSSP le Dr Yousefi. M. Merrabet explique : «Certes, le ministère de la Santé s'est engagé à ouvrir les négociations à travers une réunion de concertation avec notre syndicat mardi dernier, et le lendemain avec le syndicat des spécialistes, mais je vous assure qu'il n'y avait même pas un projet de solution de sa part», avant d'ajouter que «tant qu'on a pas reçu de garanties concrètes de la tutelle concernant la satisfaction de notre plate-forme de revendications, notamment le point du statut particulier sur lequel on a émis des réserves, on n'arrêtera pas la grève». «Nous savons bien, argue M. Merrabet, que l'élaboration du statut particulier n'est pas une prérogative du ministère de la Santé mais du Premier ministère. Donc, nous souhaitons que le Premier ministère se penche sérieusement sur nos revendications afin de désamorcer cette crise qui n'arrange personne». La première réunion, explique-t-il, n'a rien donné, «mais nous attendons du concret lors des prochains rounds de négociation qui auront lieu entre les syndicats et la tutelle, ce qui définira nos prochaines actions». De son côté, le président du SNPSSP, M. Yousefi, a mis en exergue la réunion qui avait eu lieu la semaine passée entre les représentants des deux syndicats et le SG du FLN, Abdelaziz Belkhadem, au siège national de son parti. Le représentant personnel du président de la République, explique M. Yousefi, a reçu les doléances des deux syndicats avec beaucoup de compréhension, en les qualifiant de légitimes. «D'ailleurs, c'est le seul responsable politique qui a accepté de nous recevoir, en dépit des multiples demandes qu'on a adressées à plusieurs instances du pays à l'image des deux commissions de la santé de l'APN et du Sénat, des partis politiques, du Premier ministre et enfin au président de la République.» Les deux syndicats soutiennent la grève de l'éducation Les présidents des deux syndicats ont saisi cette occasion pour apporter leur soutien aux travailleurs de l'éducation nationale en grève depuis le 24 février dernier. Ils ont dénoncé, toutefois, la publication des fiches de paie des enseignants. «Qu'est-ce qu'ils veulent à travers cette publication ?», se sont-ils interrogés, en défiant le gouvernement de publier les salaires des travailleurs de tous les secteurs y compris les hauts cadres de l'Etat, à savoir les juges et les ministres et laisser, ainsi que les députés, laissant le soin à l'opinion publique de juger.