On se rappelle que le célèbre Gengis Khan ou Timoudjin avait pu unir les innombrables tribus de l'Asie centrale et des steppes russes pour déferler vers l'ouest et constituer un grand empire. Ce dernier fut divisé entre ses héritiers qui régnèrent sur des terres immenses. Par ces dynasties, émerge, entre autres, particulièrement celle qu'on a coutume d'appeler la Horde d'Or. Origine de la Horde d'Or La Horde d'Or est une dynastie mongole issue de Djötchi, le fils aîné de Gengis Khan, qui conquit et contrôla les steppes russes durant les XIIIe et XIVe siècles, entre autres. En effet, entre 1237 et 1242, les Mongols ont conquis les principautés russes et ont ruiné toutes les villes russes excepté Novgorod (Kiev, Vladimir, Souzdal, Riazan, Kolomna). La moitié de la population russe a péri pendant l'invasion mongole. Les survivants fuyaient vers le nord-est, dans les régions boisées entre la Volga nordique et l'Oka, où les sols étaient pauvres, mais le climat plus froid, où les voies commerciales étaient contrôlées par la Horde. La construction de bâtiments en pierre a cessé pendant deux cents ans. Les Mongols avaient poussé leurs incursions jusqu'à la Pologne et Russie et les princes russes restèrent tributaires de leurs khans jusqu'à la fin du XVe siècle. Également territoire de l'actuelle Russie contrôlée par les cavaliers mongols. Le mode de vie de ces cavaliers rendait impossible la définition de cette zone en terme de territoire délimité par des frontières. La Horde d'Or ou Khanat de Kiptchak du nom des anciens occupants de la région les Kiptchak ou Coumans se composait de la Horde Bleue à l'ouest, dirigée par les descendants de Batu et de la Horde Blanche à l'est (vers le Kazakhstan) contrôlée par ceux d'Orda. Des morceaux des territoires de la Horde d'Or constitueront les khanats de Kazan, d'Astrakhan, de Sibir (ouest de la Sibérie) et de Crimée, ce dernier seulement rattaché à la Russie en 1783. Incursions punitives et pillages multiples Les hordes tartares ont mené plusieurs expéditions punitives et raides contre leurs ennemis. Citons, entre autres, les campagnes de l'année 1252 et celle de 1273 où les Mongols attaquent la région limitrophe de la principauté de Novgorod. En 1281, une autre horde (Kovdygay et Alchiday) détruit plusieurs villes et ruine les alentours de Souzdal, de Rostov, et de Vladimir qui fut attaquée de nouveau en 1282. En 1283, ce fut le tour de Rylsk, de Lipetsk, de Koursk et de Vorgol d'être pillées. Trois ans plus tard, le chef militaire des Mongols, Eltoray, pille les villes de Riazan et de Murom. Puis, en 1293, le chef militaire des Mongols, Dyuden, vient en Russie et pille quatorze villes et pendant le même été, un autre chef mongol pille la principauté de Tver et capture des esclaves dans la principauté de Vladimir. D'innombrables campagnes militaires furent entreprises en plusieurs fois dans toutes les directions des territoires russes et d'Asie centrale et de l'Est européen comme celles des années : 1307, 1315, 1317, 1318, 1322, 1327, 1358, 1365, 1373, 1375, 1377, 1378. En 1382, un khan tatar appelé Tokhtamysh brûle complètement Moscou, et des dizaines de milliers de Moscovites périssent. Ce ne sont pas les seules actions de guerre qui furent entreprises car il en a eu beaucoup d'autres encore. Règnes des principaux chefs mongols Les principaux khans mongols (de la Horde Bleue, puis de la Horde d'Or) furent : Batu, fils de Djötchi (1227-1255), puis en 1255-1256, Sartaq fils de Batu, auquel succéda en 1256-1257, Ulaqtchi fils de Batu, puis en 1257-1267, Berké, frère de Batu. En 1267-1280, le petit-fils de ce dernier, Mengü Temür. Ensuite, il en a eu d'autres de moindre envergure. Les héritiers de la Horde d'Or La horde Nogai, errant entre l'Irtych et la Volga, les khanats de Crimée, d'Astrakhan de Kazan et de Sibir furent les héritiers de la Horde d'Or. En 1571, le khan Devlet I Giray de Crimée avec une horde de 120 000 cavaliers ravagea Moscou et s'empara d'une grande quantité d'esclaves. Les incursions des Tatars de Crimée et des hordes transvolgiennes se prolongent jusqu'au XVIIIe siècle. Chaque année, les Cosaques et les jeunes nobles partaient pour le service de guet et de patrouille, protégeaient les territoires frontaliers russes contre les incursions tatares. Aux XVIe siècle et XVIIe siècles, la frontière entre l'État de Moscovie et le monde des nomades passait non loin de Moscou, au sud de Riazan sur la rivière Oka, et d'Elets sur la rivière Sosna, l'affluent du Don. Les hordes tatares maitrisaient à la perfection la tactique des incursions, en choisissant la voie selon les lignes de partage des eaux. Leur voie principale vers Moscou était «Muravski Chljakh», de la Crimée jusqu'à Toula entre les rivières Dniepr et Donets Nordique. S'étant enfoncés en Russie sur 100 à 200 kilomètres, les nomades retournaient en arrière et, déployant à partir du détachement principal, de larges ailes de soldats, ils pillaient et faisaient des prisonniers. Ceux ci étaient vendus comme esclaves à la Turquie et même aux pays européens.