Au milieu de tout cela quelques véhicules attendent d'être retirés par leur propriétaire. Les retardataires arrivent comme si la manifestation refuse de céder la place. Les exposants commentent et échangent leurs avis sur cette manifestation, préférant peut-être le faire en aparté. «Le site a pénalisé nos concurrents… Béjaïa devrait avoir son palais des expositions… Lors du prochain salon, je garderai cet espace et j'exigerai ce côté-ci…» les commentaires cernent le bon comme le mauvais. Les différentes visites effectuées au Salon et les cafés pris avec les participants ont été l'occasion de débattre des sujets qui font la force de pareils rendez-vous. Tous regrettent l'abandon de ce site et tous souhaitent qu'un nouveau regard soit porté à cet espace. Béjaïa, nous lance un exposant, mérite bien un palais d'exposition, chaque année, le salon automobile revient avec force et fait de la ville un carrefour ou se croisent les décideurs… En plus de cela, c'est tout le monde qui en bénéfice. «Tout au long de la mise en place d'une manifestation d'affaires, les opérateurs travaillent avec de nombreux clients. Mais pour qui est réalisée cette manifestation ? Pour qui travaille cette chaîne des intervenants et acteurs ? Il ne s'agit pas seulement de tailler des pierres. Il s'agit, en taillant des pierres, de construire. Il est important de connaître la finalité de tout cela, car cela servira de lien et d'unité à la démarche collective, à la stratégie commune», souligne un expert en communication événementielle. A propos de ce ce thème qui séduit et reste, cependant, mal connu chez nous, à savoir la communication événementielle, le directeur général de RH International, le premier à lancer l'idée d'un salon auto en Algérie, en avril 1992 à Riadh-El-Feth pour être plus précis, dira : «Plus il y a de participants chaque année, plus des mètres carrés supplémentaires doivent être ajoutés. Mais pour assurer la pérennité de l'événement dans ce lieu, qu'est-il fait? Construire un nouveau bâtiment, aménager une place, augmenter les capacités d'accueil peut prendre des années... Alors, pourquoi ne pas redonner goût à cet espace qui est bénéfique pour la ville. Allons-nous continuer à organiser des salons dans un site encore limité tant en superficie qu'aux conditions exigées par de pareils événements ?» La question est plantée au cœur de cette surface du grand lac. Ce salon s'impose, se développe, séduit et attire de plus en plus de concessionnaires et le nombre d'exposants le confirme bien. Celui des marques se multiplie, il y a celles qui s'effacent et celles qui arrivent avec un professionnalisme rassurant, et le respect des chartes des firmes affichées, le niveau de la communication remarqué, la formation des hôtesses nettement améliorée, la présentation des véhicules montrent l'aura de ce salon. L'augmentation du nombre de visiteurs, dont plus de 45% de professionnels, milite aussi en faveur d'un salon qui prend racine dans cette ville où existent des potentialités énormes. Lors de la journée d'information animée à la maison de la culture, on a parlé de la pièce contrefaite, un mal qui ronge la société. Le représentant de la direction régionale des Douanes de l'Est a indiqué que le nombre global des retenues en en matière de contrefaçon de pièces de rechange a chuté de 62,19% en 2006 à 0,21% en 2009, c'est dire le résultat positif acquis au terme d'une lutte sans merci contre ce phénomène. Dans l'Union européenne, plus de 5 à 10% des pièces de rechange automobiles sont contrefaites. Les produits des équipementiers automobiles sont beaucoup copiés, principalement en provenance du Bassin méditerranéen (Portugal, Espagne, Italie, Maroc et Tunisie), mais également d'Asie et des pays de l'Est. Ces pièces transitent par le Benelux pour inonder tous les marchés. Les préjudices financiers sont énormes pour uniquement les pièces de carrosserie. Il est inutile de signaler que la contrefaçon présente des dangers pour le consommateur qui ne sait pas à quel type de pièce il a affaire. La contrefaçon passe souvent par des réseaux d'import-export, impliquant des démolisseurs-casseurs et des réparateurs-tôliers. Les pièces contrefaites sont souvent exportées en même temps que des pièces authentiques. L'environnement a été évoqué, parce qu'il reste un facteur qui menace non seulement la planète mais aussi la santé humaine. Ce sont les conclusions des communications et des informations qui ont dominé dans ce 5e Salon de l'automobile, en attendant le 6e qui est annoncé pour novembre prochain.