À la station de contrôle technique Cota, située au niveau de la zone industrielle de Constantine, règne depuis quelques jours une tension jamais vécue auparavant par cet établissement public. Au moment où une vingtaine de propriétaires de véhicules attendaient leur tour pour faire subir un contrôle de leur engin roulant, de nouveaux candidats au contrôle technique continuent à affluer vers la station. Notre virée sur les lieux hier en début d'après-midi a permis de constater de visu la pression qui s'exerce sur ces centres de contrôle à l'approche de l'expiration du délai imparti par les pouvoirs publics. Plusieurs conducteurs sont à bout de nerf et arrivent difficilement à contenir la montée de leur adrénaline. La coïncidence de la date-butoir des contrôles pour les véhicules de plus de 5 ans avec les fêtes de fin d'année et de l'Aïd y est pour beaucoup. Pour les uns, ils sont ici depuis plus de 3 heures et ils ne se sont pas encore offert le mouton du sacrifice, pour les autres, d'autres chaînes les attendent devant les guichets des banques ou de la poste. Pour le responsable de la station, “la situation reste gérable, et la tension due au facteur temps et à l'appréhension de tout ce qui est contrôle est prévisible”. Aux plus excités, notre interlocuteur précise : “Nous sommes ouverts de 6 heures à 22 heures et nous ne refuserons aucune demande de contrôle, mais à chacun son tour.” Plus rassurant, il s'adresse à un quinquagénaire pressé d'en finir avec la formalité réglementaire : “Hadj, nous travaillons demain, après-demain et les deux jours de l'Aïd, c'est-à-dire jusqu'au 31 décembre.” Avant de quitter le centre, un ingénieur nous informe que d'habitude “la moyenne de contrôle est de 20 véhicules par jour, elle était la veille de 100 et, aujourd'hui, elle dépassera ce seuil”. Plus loin, dans un centre appartenant à un particulier, l'affluence est plus importante. Une cinquantaine de voitures attendent leur tour. La tension monte d'un cran. Les automobilistes n'arrivent plus à supporter cette pression. “Le fameux PV sera si précieux dès le 2 janvier prochain qu'on n'a de choix que de s'imploser au lieu d'exploser”, pour reprendre une jeune femme irritée, certes, mais consciente que la faute incombe toujours aux retardataires. Selon un des ingénieurs du centre, “la veille, c'étaient plus de 200 véhicules qui ont été traités, un chiffre déjà atteint aujourd'hui alors qu'on est encore en début d'après-midi”. Akila Benabdessalem