Ces bidonvilles poussent comme de la mauvaise herbe et rien ne semble vouloir enrayer leur inexorable avancée. Toutes les tentatives se heurtent à la détermination des citoyens de ne pas céder un pouce de terrain. Ces sites hideux font malheureusement partie de notre paysage et sont en passe de devenir un phénomène pratiquement banalisé. La commune de Bendaoud (anciennement Meriama) renferme près de 200 000 âmes. Cette commune classée parmi des plus pauvres de Relizane occupe une position géographique stratégique. Elle est située entre Oued El Djemaâ du côté nord, au sud Aïn Rahman et à l'Ouest La commune d'El Matmar. Cette localité représente une source de problèmes et d'aléas en tous genres pour les autorités publiques. Cela se justifie, selon les habitants qui reconnaissent ce fait, par la précarité et la dégradation du cadre de vie. Les jeunes notamment sont privés de tout moyen qui leur permettrait d'envisager un avenir meilleur. Les jeunes de Meriama sont derrière les actes de saccage et de vandalisme qui se produisent régulièrement à Benda Oued. Message de détresse et de désespoir en direction des autorités communales en ayant recours à ces pratiques illégales et inciviques. «Toutes les portes sont fermées devant nous, et la tutelle est pratiquement absente sur le territoire», balance l'un des jeunes de la Cité Mérine, fief incontesté du mal-vivre. Signalons que la quasi-totalité des habitations dans la localité sont précaires, vétustes et menacent ruine. Après les inondations qui ont touché gravement la localité en 2004, le parc immobilier de la commune se dégrade un peu plus. Les causes d'une bidonvilisation... Après les inondations, apprend-on des différents témoignages recueillis sur les lieux, une anarchie s'est installée sur le territoire. Les gens, forcément, commençaient à ériger des baraques en matériaux de fortune. Ces habitations constituaient l'unique solution pour les sinistrés qui rejetaient catégoriquement la proposition d'être relogés dans des chalets dans d'autres localités de Bendaoued. Les autorités communales n'ont rien pu faire devant cette détermination à ne pas quitter les lieux, quitte à résider dans des masures. Cité Oueld Bouali et bien d'autres quartiers, sont actuellement classés parmi les sites les plus bidonvillisés au sein de ladite commune. D'autres familles n'ont pas hésité à venir grossir les rangs de ces favelas, dans l'espoir d'un relogement éventuel. «Cette prolifération massive a vu le jour tout de suite après l'initiative de la wilaya de Relizane de procéder au relogement des habitants de ces sites précaires. Depuis l'an 2005, des centaines voire des milliers de baraques ont été érigées sur tous les terrains libres à travers la commune», nous explique un ancien habitant de la cité Meriama. Quel recours pour l'APC ? La tutelle administrative de cette commune se montre impuissante face à ce phénomène envahissant. Les forces de l'ordre ne peuvent mener une action efficace pour empêcher quelqu'un de construire une baraque en l'absence de textes clairs et d'une politique sans ambiguïté. Les habitants de ces sites n'hésitent pas, au moindre soupçon d'une action autorisée, à protester énergiquement et riposter brutalement aux interventions des agents de l'ordre. L'APC, qui tente de recenser ces habitants, se trouve à chaque fois confrontée à un problème insoluble, un nombre sans cesse croissant. Le nombre de baraques augmente chaque jour comme par enchantement Résultat : les autorités communales affichent leur impuissance à prendre en charge le relogement ou même leur simple recensement devant une invasion qui se propage à vitesse «grand V». Ce phénomène en plus d'offrir un paysage de désolation et de misère et en plus source de divers fléaux sociaux, dont le banditisme, le trafic de stupéfiants et la prostitution ne sont pas les moindres