? Dans un entretien accordé à la Chaîne 3 de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, le Dr Elias Zerhouni, envoyé spécial des Etats-Unis pour la science et les technologies auprès du monde musulman – poste auquel il a été nommé en 2009 par la secrétaire d'Etat américain Hillary Clinton –, a exposé sommairement la philosophie et les objectifs de la mission qu'il effectue en Algérie. Il s'agit d'une mission de prospection sur sept domaines de coopération qui sont à l'étude, parmi lesquels l'énergie solaire, l'eau, l'agriculture dans les zones arides, pour les adapter aux priorités locales. Le Dr Zerhouni est venu pour connaître ces priorités. C'est aux Algériens, souligne-t-il, à décider quelles sont leurs priorités. Il y a des domaines, dit-il, où il est possible de trouver des résonances. Il estime que la solution ne vient pas de l'extérieur. Les Algériens sont capables et peuvent régler leurs problèmes, avec ou sans les Etats-Unis, précise-t-il, s'ils en ont la volonté. Dans ce but, des rencontres avec des ministres (Education, Santé, notamment, a-t-il précisé), des chercheurs et des étudiants sont prévues. Pour le Dr Zerhouni, il s'agit de donner un nouveau départ à la coopération en reprenant tous les domaines potentiels. Il souligne que pour le président Obama, il n'y a aucune raison de ne pas développer ces relations. Il a insisté sur la nécessité de se doter de connaissances scientifiques et technologiques sans lesquelles il ne peut y avoir d'échanges dans un monde global. C'est indispensable pour partager l'héritage scientifique. La démarche consiste à mettre en réseau les centres d'excellence, car le progrès, dit-il, vient de l'économie de réseaux. La priorité, selon lui, est la maîtrise de la langue anglaise. Autre priorité : l'accès à la connaissance pour s'adapter au monde d'aujourd'hui et pour densifier les échanges. A propos du nucléaire, il a fait remarquer que tous les pays ont besoin de penser à leur source d'énergie future. En référence au problème iranien, il a souligné que l'utilisation pacifique du nucléaire est ouverte à tous. Il a rappelé, par ailleurs, la contribution des USA à la lutte contre le sida. Il faut continuer l'effort dans cette lutte mais aussi contre le paludisme, la tuberculose, souligne-t-il. A propos de l'inscription de l'Algérie sur la liste noire des Etats-Unis, il affirme que l'intention n'est pas discriminatoire mais sécuritaire. Il fait observer que l'islamophobie n'est pas la politique des Etats-Unis ni celle d'Obama. Le Dr Zerhouni est diplômé en médecine à l'université d'Alger et a achevé ses études à l'école de médecine John Hopkins de Baltimore. Il a été de 2002 à 2008, le 15e directeur des instituts nationaux de la santé (NIH) des Etats Unis. Sa mission qui l'a conduit d'abord au Maroc, s'inscrit dans un programme annoncé par Barack Obama dans son discours du Caire du 4 juin 2009, visant la promotion des liens scientifiques et techniques avec le monde musulman.