L'appel à la reprise des cours n'a pas encore eu le résultat escompté. En effet, dans le secondaire, le débrayage se poursuit, malgré les dernières augmentations et la prise en charge par les pouvoirs publics des trois revendications du Cnapest et de l' Unpef. Si ce dernier a fini par entendre la voix de la raison après l'ultimatum fixé par la tutelle de rejoindre les bancs de classes, le Cnapest tergiverse sous prétexte d'une réunion du bureau national, et ce, en dépit de l'action en justice entamée par les responsables de l'éducation à l'égard des récalcitrants. Toutefois, nombreuses sont les personnes sont perplexes sur les raisons de ceux qui persistent à ne pas mettre fin à leur mouvement de grève alors qu'ils ont obtenu des augmentations salariales conséquentes. Dans ce cadre, les enseignants trouvent toujours à redire en avançant l'argument fallacieux que cette augmentation est gonflée par le nouveu calcul de la prime de rendement, et ce, sans toutefois donner des explications. Certes, au niveau du salaire net, il s'agit d'une augmentation qui oscille autour de 5 000 DA, si l'enseignant est classé à un échelon supérieur au cinquième. Mais ce que l'enseignant feint d'ignorer est que la nouvelle prime de rendement sera désormais calculée sur le salaire de base et octroyée chaque trimestre. En d'autres termes, au lieu des 18 000 DA de prime de rendement dont l'enseignant bénéficie trimestriellement, pour cette nouvelle formule, la prime de rendement représente le taux de 40% du salaire de base cumulé avec la prime d'expérience. Ce qui donne une prime de rendement de plus de 30 000 DA. En somme, cela se traduit par une fiche de paie mensuelle de 45 000 DA avec comme prime 10 000 DA, ce qui donne un salaire mensuel de 55 000 DA, soit une augmentation nette de 15 000 DA par mois. En outre, les deux autres dossiers en litige, à savoir la gestion des oeuvres sociales et la médecine du travail, ont été favorablement débattus par les pouvoirs publics. Déjà, le principe de la mise en place d'une commission intersyndicale pour la gestion des oeuvres sociales est acquis alors que celui de la médecine du travail est en phase de finalisation. Du moment que les trois principales revendications des syndicats ont été satisfaites, pourquoi le Cnapest s'obstine-t-il à poursuivre le mouvement de grève au moment où tous les autres syndicats ont suspendu leur débrayage attendant de percevoir réellement les salaires pour juger sur pièce ? De plus, pourquoi le Cnapest donne-t-il une version erronée sur les augmentations avant même d'apporter les vérifications ? Pour qui roule-t-il ? Est-il sensé pour un syndicat de mettre en doute les engagements de tout un gouvernement devant l'opinion publique et la presse ? A-t-il les moyens et les ressources de s'y opposer ? Décidément, trop de questions restent en suspens et l'essentiel est oublié : la menace d'une année blanche n'est pas encore écartée si les pouvoirs publics ne mettent pas fin aux errements et aux dérapages du Cnapest.