De la lutte contre la corruption qui devrait inclure aussi la récupération de l'argent dilapidé, à son appel pour l'abrogation du code de la famille, à la réconciliation du peuple algérien avec son histoire, de l'annulation de l'accord d'association Algérie-UE, sont autant de questions abordées hier par la responsable du PT. Précisant que «la période marquant l'élaboration du code de la famille par des hommes et des femmes, en 1984, est révolue», Louisa Hanoune appelle à faire table rase des séquelles «du système du parti unique». Cela d'autant plus que la Constitution dans ses articles 29 et 31 est sans équivoque sur la consécration de l'égalité entre les hommes et les femmes, mais dans «son article 31 bis elle porte la contradiction», souligne l'ex-candidate à la présidentielle. Les mutations et les progrès enregistrés par la femme dans la vie socioéconomique et politique du pays imposent «des mesures politiques». D'où son appel pour l'abrogation du code de la famille qu'elle qualifie «d'obscurantiste». A l'adresse de ceux et de celles qui avancent l'argument religieux pour le maintien du code de la famille, Mme Hanoune n'a pas été avec le dos de la cuillère, déclarant que «c'est à cause de l'exploitation de la religion par la politique que le pays a reculé». Affichant son opposition à l'approche qui prône les quotas, la responsable du PT inscrit l'action autour de la parité dans l'agenda politique de sa formation politique. S'agissant de la corruption, l'oratrice trouve ses racines du temps du système du parti unique qui a favorisé le clientélisme. Elle s'est développée comme une tentacule «au moment où l'Etat livrait sa lutte contre le terrorisme aveugle pour la sauvegarde du pays du chaos. La responsable du PT a relevé que la lutte contre la corruption devrait aussi comprendre parmi ses objectifs «la récupération de l'argent dilapidé» et de surcroît l'application effective du «où tiens-tu cette fortune». Autre question que la responsable du Parti des travailleurs a longuement abordée : l'histoire du pays. Ainsi, Mme Hanoune prône la réconciliation du peuple algérien avec son passé riche d'enseignements et de valeurs. Ce qui l'amène à souligner que le déclenchement de la guerre de Libération «n'est pas venue du ciel», selon son expression, mais a été possible grâce à l'ensemble du mouvement national et «plus particulièrement le Parti populaire algérien (PPA)». Et de rappeler que les évènements tragiques du 8 mai 1945 ont nourri la détermination des Algériens et Algériennes à arracher leur liberté et leur indépendance par la lutte armée salvatrice. Une date qui «devrait être chômée et payée» selon notre interlocutrice. Par ailleurs, la responsable du PT a encore réaffirmé la détermination de son parti à œuvrer pour l'avènement d'une assemblée constituante, contenue dans les annales politiques du PPA, visant la protection et la consolidation de la souveraineté du pays grâce à ses approches politiques et ses choix économiques. Réitérant son soutien à l'adoption de la loi de finances complémentaire 2009, la responsable du PT souligne que la volonté politique permettant cette mesure devrait être le socle menant à l'annulation de l'accord d'association Algérie-UE qui, depuis son entrée en vigueur en 2005, a profité à l'UE. Et de lancer par la même occasion : «On ne veut pas de marché de libre-échange», qui, pour elle, n'est que «la machine «compresseur» de l'économie nationale au profit des grandes firmes» dont les pertes annuelles, selon elle, s'élèvent à «144 milliards de dinars», indiquant que «les accords bilatéraux avec les pays suffisent». «Il ne s'agit pas d'apporter des corrections dans les choix adoptés mais de revoir cela de fond en comble», tient-elle à préciser. S'agissant de la question relative à l'inscription de l'Algérie sur la liste des «pays à risque» par les USA et la France, pour Mme Hanoune, cela n'est qu'une manœuvre visant à faire pression sur le pays, mais en vain. Par ailleurs, concernant la sécurité dans le Sahel qui va de pair avec la souveraineté des Etats concernés, dont l'Algérie, la lutte contre le terrorisme et les réseaux mafieux relèvent des compétences et des prérogatives de ces pays. Mme Hanoune avertit sur les enjeux que recèlent les approches des pays occidentaux dans leur lutte sur ces phénomènes, soulignant que le refus de l'Algérie et de ces voisins d'abriter le siège de l'Africom ne facilite pas la traduction des visées de ce projet dans cette région, voire dans toute l'Afrique. Cela au vu des appétits des grands puissances prétextant induire l'avènement de la démocratie avec leurs déploiements militaires dans «leur lutte» contre le terrorisme, ne générant que le chaos dans beaucoup de régions.