La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) a appelé, encore une fois hier, à l'annulation de l'accord d'association avec l'Union européenne, conclu le 14 mars 2005. Louisa Hanoune, qui qualifie cet accord de «rouleau compresseur», le rejette catégoriquement en même temps qu'elle exige la fermeture de la zone de libre-échange avec l'Europe. Pour la secrétaire générale du PT, l'accord en question est synonyme de «désertification» et de «dilapidation des richesses nationales». Selon l'oratrice, l'accord d'association a engendré des pertes colossales pour le Trésor public durant la seule année 2009, indiquant qu'il a été «conclu sans dialogue pendant une période très sensible». Ses conséquences sont sinistres, a-t-elle ajouté, précisant que des dizaines de milliers de postes de travail ont été supprimés et des dizaines de milliers d'entreprises ont été dissoutes. Pour étayer ses propos, le numéro un du PT a fait savoir que les échanges économiques entre les deux parties, pour l'année 2009, sont estimés à 20,5 milliards de dollars pour l'UE et 0,5 milliard de dollars pour l'Algérie. Louisa Hanoune a salué, par ailleurs, les décisions gouvernementales relatives aux dispositions contenues dans la loi de finances complémentaire (LFC) de 2009, portant notamment suppression du crédit à la consommation et instauration du crédit documentaire. «Je salue la position du Premier ministre quant aux pseudo-investissements étrangers dans notre pays. Les dispositions de la LFC sont des décisions courageuses contre la dilapidation étrangère. Elles sont prises dans le cadre d'un processus de résistance entamé par notre pays dans une période très sensible», a-t-elle déclaré, soulignant que «la loi de finances complémentaire est irréversible». Sur le front social, Louisa Hanoune a dénoncé l'excès de zèle de certains départements ministériels vis-à-vis de fonctionnaires dont le ministère de la Santé qui «a poussé la situation des médecins et du personnel de la santé jusqu'au pourrissement», regrettant au passage «la non-application de certaines lois dans la fonction publique telles que celles relatives à la médecine du travail». Revenant sur la lutte contre la corruption, la secrétaire générale du PT considère que ce phénomène est «une conséquence directe du parti unique» qu'elle qualifie de «pieuvre». Elle a insisté, dans ce cadre, sur l'édification d'institutions fortes pour mettre fin à ce pourrissement qui touche tous les secteurs, engendré par le manque, voire l'absence de contrôle mais aussi du processus de privatisation. Mme Hanoune a insisté également sur la réforme de la justice, la révision du code de la famille qui entrave l'émancipation de la femme. Pour elle, «la promotion de la femme est une affaire de justice», précisant au passage que «la femme algérienne est encore fragilisée et le code de la famille fait d'elle un citoyen de deuxième degré». Par ailleurs, Louisa Hanoune a réitéré son soutien à la démarche de l'annulation de la peine de mort en Algérie et a appelé les partis politiques à ne pas utiliser la religion à des fins purement politiques. La porte-parole du PT a regretté enfin que l'on ignore certaines dates symboliques de notre histoire telles que la date de la création du Parti du peuple algérien (PPA), le 11 mars 1937, et a appelé à «la consécration de souveraineté populaire qui est une garantie pour la souveraineté nationale».