Dans ce cadre, nous apprenons de sources sûres que le ministère des Affaires étrangères rendra publiques, incessamment, ces nouvelles mesures inhérentes à l'obtention du visa algérien applicables aux Américains et aux Français, à partir du 1er avril. Pour ce faire, une note a été envoyée par le département de M. Medelci à l'ambassade d'Algérie et aux consulats en France, en attendant d'initier la même action pour la représentation diplomatique algérienne aux Etats-Unis d'Amérique. Ce ne sont, selon les mêmes sources, que les premières mesures prises par l'Algérie à l'encontre de la France et des Etats-Unis d'Amérique qui ont classé l'Algérie dans la liste des pays pouvant menacer leur sécurité interne. Aussi, dorénavant, tout Américain ou Français demandeur d'un visa algérien doit payer 80 euros dont 60 pour la demande de visa et les 20 autres pour les frais d'étude du dossier. En cas du rejet de la demande, il ne sera effectué aucun remboursement comme cela est d'usage pour les Algériens demandeurs d'un visa français ou américain. Encore, il est demandé de joindre au dossier de demande de visa une attestation d'hébergement dûment légalisée par le P/APC dont le lieu d'hébergement en question est sous sa juridiction. Selon les chiffres avancés par l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique à Alger, près de 2 000 ressortissants américains sont établis en Algérie de façon permanente et 300 à 400 autres visitent annuellement le pays, notamment durant la saison hivernale. Pour ce qui est des Algériens installés aux Etats-Unis d'Amérique, des sources avancent le chiffre de 25 000 personnes dont un tiers exerce une activité professionnelle stable, 2 000 docteurs d'Etat et 1 000 ayant le statut de professeurs agrégés. L'analyse faite de ces chiffres démontre que la présence des Américains et des sociétés étrangères en Algérie est un indice de sécurité qui ne peut être remis en cause et que la présence des Algériens au pays de l'Oncle Sam ne peut être considérée comme étant une source d'insécurité dans la mesure qu'ils génèrent des plus-values économiques, scientifiques et financières. En somme, cette dernière sortie de l'Etat algérien était prévisible dans la mesure où de hauts responsables ont annoncé que si l'Algérie n'est pas retirée de la liste noire concoctée par les Américains et les Français, la loi de la réciprocité sera applicable sans aucune exclusion. Cette démarche algérienne démontre que cette liste noire obéit à des considérations autres que sécuritaires dès lors que l'Algérie a été, maintes fois, considérée comme un exemple dans la lutte antiterroriste et que son expérience dans ce domaine a toujours été mis à profit par différents pays, y compris la France et les Etats-Unis d'Amérique. Dans ce sens, la lecture faite est que cette liste noire est établie pour faire pression sur l'Algérie qui a refusé l'implantation du commandement de l'Africom sur son territoire et de céder sur d'autres questions d'intérêt économique qui tendent à remettre en cause la souveraineté nationale. Rappelons que l'application du principe de réciprocité a été avancée par le ministre de l'Intérieur, M. Zerhouni, en marge de la clôture de la session d'automne du Parlement, et du Premier ministre et secrétaire général du RND, M. Ouyahia qui a affirmé, lors de la dernière réunion de l'Alliance présidentielle, que l'Algérie ne nourrit aucune appréhension quant à l'instauration de mesures de réciprocité à l'égard des pays qui veulent créer l'amalgame en incluant notre pays dans la liste des pays vecteurs de terrorisme. Pour ce qui est de l'effet qu'induira le principe de réciprocité que l'Algérie a décidé d'appliquer, il faut attendre le 1er avril pour connaître la réaction des Etats-Unis d'Amérique et de la France. Mais pour l'Algérie, la machine est lancée et ce n'est pas un poisson d'avril !