Il est cependant resté stable dans l'ensemble de l'économie, ayant baissé dans le commerce de détail et les services. Dans l'industrie manufacturière, l'indicateur synthétique de l'institut de la statistique a progressé de trois points à 94, retrouvant ainsi son meilleur niveau depuis août 2008 quand il était à 95. Alors que vingt-quatre économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une hausse d'un point, qui aurait constitué un simple rattrapage de sa baisse de février, l'indicateur a enregistré sa plus forte progression depuis octobre dernier, quand il avait pris trois points également. Mais il reste inférieur à 100, sa moyenne de longue période qui n'a plus été atteinte depuis juin 2008. «Sur un mois il faut toujours faire attention mais là, avec trois points de hausse, le redressement est relativement né, commente Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo. Cela efface le petit plateau qu'on a connu entre novembre et février et semble indiquer une reprise du mouvement ascendant.» Pour Bruno Cavalier, le redressement tient autant à l'amélioration de la conjoncture mondiale qu'à la baisse de l'euro depuis la mi-février, qui rend les exportations européennes plus compétitives. «Mais il faudra voir comment c'est confirmé par les indices PMI», ajoute-t-il alors que l'institut privé Markit publiera aujourd'hui les premiers résultats de son enquête mensuelle auprès des directeurs d'achat. L'indice PMI manufacturier avait reculé à 54,9 en février, dénotant la plus faible expansion du secteur depuis six mois, et les économistes le voient encore descendre légèrement en mars à 54,7. Les carnets de commandes toujours bas L'enquête de l'Insee montre que les carnets de commandes étrangers se sont regarnis sensiblement en mars tout en restant peu garnis. Le solde correspondant est passé de -52 en février à -43 ce mois-ci, à comparer à une moyenne de -14 depuis la création de la statistique en 1976. Le solde sur les carnets de commandes globaux n'a que peu progressé, à -51 contre -52 et à comparer à une moyenne historique de -19. Les stocks de produits finis se sont, quant à eux, légèrement allégés et sont jugés très bas, avec un solde de -3 contre -1 en février, loin de la moyenne de 14 enregistrée depuis 1976. Le redressement du climat des affaires tient en fait à une nette amélioration des perspectives personnelles de production, dont le sous-indice bondit de sept points à 3 (moyenne : 4). «C'est un signal positif pour la production industrielle des mois de mars et avril», relève Dominique Barbet, économiste chez BNP Paribas, tout en notant que le bas niveau des carnets de commandes risque de limiter la portée de la reprise. Selon l'Insee, l'activité devrait progresser dans les prochains mois dans les biens intermédiaires, les biens d'équipement, les biens de consommation et l'agroalimentaire, mais elle ralentirait dans l'automobile, où le jugement porté sur les carnets de commandes a dégringolé de 23 points à -73. L'Insee a couplé la publication de l'enquête dans l'industrie avec ses autres indicateurs du climat des affaires concernant les services (indicateur à 87 contre 89 en février), le commerce de détail (98 contre 100) et le bâtiment (inchangé à 93). L'indicateur général du climat des affaires en France, calculé à partir de ces différentes enquêtes, est resté stable à 91, alors qu'il avait progressé d'un point en février et de trois points en janvier. L'Insee publiera jeudi ses prochaines prévisions économiques pour la France. Dans sa précédente note de conjoncture en décembre, l'institut de la statistique prévoyait une croissance de 0,4 % du produit intérieur brut au premier trimestre.