Les citoyens des villes et villages de la localité de Boghni et alentours, au sud du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, sont toujours mobilisés pour la libération de l'ex-entrepreneur du village d'Aït Kouffi (Boghni), kidnappé dans la nuit du 22 au 23 mars dernier par un groupe d'individus armés près de son domicile. Hier vendredi, les populations de cette contrée de la wilaya, plus que jamais en proie à l'insécurité sous toutes ses formes, étaient toujours mobilisés. Un rassemblement, un autre, a été observé durant la matinée devant le domicile de la victime. «Il n'est plus question de verser le moindre sou ni de se soumettre au diktat de ces brigands de tous bords. On va les traquer jusque dans leurs derniers retranchements», affirme-t-on à Aït Kouffi (Boghni). Les représentants de l'ensemble des villes, villages et hameaux du versant sud de Tizi Ouzou, étaient en réunion, nous a-t-on dit. Ils devaient discuter des voies et moyens à mettre en œuvre pour amener ces groupes armés à relâcher Ammi Ali come se plaisent à l'appeler ses concitoyens. Une rencontre initiée, a-t-on rappelé, après que les délais fixés aux ravisseurs par la coordination inter-villages des communes du sud de la wilaya de Tizi Ouzou aient expiré, avant-hier mercredi à la mi-journée. Et si d'ici la fin de journée, (hier vendredi, ndlr), Ammi Ali, l'ancien entrepreneur n'est toujours pas libéré sain et sauf sans contrepartie aucune, il est clair que la coordination inter-villages envisagera une opération de recherches active, un ratissage des maquis environnants, comme cela a été le cas, au mois d'octobre dernier, pour le gérant d'un hôtel dans la ville côtière de Tigzirt, au nord de Tizi Ouzou. Nos interlocuteurs, joints au téléphone, faisaient allusion à la forte mobilisation citoyenne dans cette région du littoral de Tizi Ouzou, Tigzirt, qui avait organisé une battue dans les vastes massifs forestiers de Mizrana et de Yakouren, qui ont longtemps servi de base arrière aux groupes terroristes qui activent encore en Kabylie. Une action à l'issue de laquelle, la victime a été libérée saine et sauve sans le versement de la rançon exigée, 1 milliard de centimes. «Nous en avons marre de ce climat d'insécurité qui nous empoisonne la vie. Notre région est, depuis des années, sous l'emprise des voyous et autres brigands de tous bords, des groupes armés», peste-on avec colère en rappelant que ce n'est pas la première fois que d'honnêtes gens de la région ont fait l'objet d'enlèvements et/ou d'agressions, toutes formes confondues. Citant des véhicules subtilisés, autant d'agressions à l'arme blanche et/ou à l'arme à feu, et de descentes terroristes contre les populations civiles. Des actes rapportés par la presse locale, sans que «les responsables en charge de ce dossier ‘sensible' qu'est la sécurité», ne daignent prendre des mesures à même d'éradiquer ce fléau, a-t-on déploré. L'enlèvement de Ammi Ali dont la libération est conditionnée au versement d'une somme de deux milliards de centimes, n'est, en fait, que le pas de trop franchi par ces brigands de tous bords pour déclencher cet élan de solidarité qui fera certainement tâche d'huile. «Nous irons jusqu'au bout. Nous ne rentrons pas chez nous sans Ammi Ali», affirmait-on hier à Aït Kouffi, village natal de la victime.