Partout ailleurs qu'en Chine, un déficit du commerce extérieur serait une mauvaise nouvelle. En mars, les importations ont augmenté de plus de 60 % par rapport à mars 2009 dépassant les exportations, qui, cependant, progressent aussi. Paradoxalement, les autorités chinoises en font un argument dans le différend qui les oppose aux Etats-Unis. Depuis des mois, les Américains poussent les Chinois à réévaluer leur monnaie, le yuan, estimant que son cours trop bas favorise exagérément les exportations chinoises. Le ministère chinois du Commerce a immédiatement tiré la conclusion de ce résultat négatif de la balance commerciale en mars : «Ce n'est, donc, pas le taux de change qui booste les exportations chinoises.» Une affirmation à relativiser cependant. Ce déficit commercial ne devrait pas durer bien longtemps. L'excédent à l'égard des Etats-Unis, qui s'était résorbé brutalement pendant la crise financière, repart déjà à la hausse. Et la progression rapide des importations chinoises est liée avant tout au vigoureux plan de relance de la demande intérieure mené par le gouvernement chinois.