Le juge chargé de cette affaire a estimé que les interventions de ces protestataires, qui avait crié «Musiciens de l'armée israélienne», «Génocide à Ghaza !» et «Boycott Israël» pendant le concert qui se tenait au Queen's Hall d'Edimbourg ne s'en étaient pas pris aux musiciens en tant que personnes ou citoyens mais au régime sioniste et à son armée. «Ce faisant, ils n'ont pas outrepassé leur liberté d'expression, de parole et de protestation non violente», droits reconnus par la Convention européenne des droits de l'homme, a déclaré le juge sous les applaudissements. Il a même ajouté qu'une condamnation de ces militants reviendrait à dire que, désormais, lors de manifestations, il serait interdit de désigner clairement le régime sioniste comme responsable de crimes présumés. «Imagine-t-on des pancartes indiquant : Génocide dans une région non spécifiée du Moyen-Orient ? ou encore : Boycott d'un Etat non spécifié du Moyen-Orient ?», s'est interrogé le juge qui a donc demandé la relaxe de ces militants du Mouvement écossais de solidarité avec la Palestine. Prise de position qui a fait baver la Couronne dont les griffes ne veulent pas lâcher et qui a fait savoir qu'elle ferait appel de ce jugement. Mais contrairement aux arabes dont les «Sommets» sont malheureusement devenus des «Soumis», l'ensemble du réseau britannique pour le boycott du régime sioniste s'est engagé à poursuivre de manière déterminée la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre ce régime d'apartheid, et a adopté une motion s'engageant à une solidarité sans faille envers tout militant qui serait en butte à la répression gouvernementale dans le cadre de cette campagne. Du côté arabe, n'oublions pas quelqu'un qui vient d'émerger du lot par la publication d'un livre sous-titré «BDS contre l'apartheid et l'occupation de la Palestine». Il s'agit du militant palestinien Omar Barghouti. Un ouvrage qui vient de sortir jeudi dernier en France. 192 pages qui pourraient apprendre aux «néophytes» les ficelles du boycott. Cela doit normalement inspirer les arabes et pourquoi pas constituer une «plateforme» pour leur prochain sommet ; d'autant plus que le livre ne coûte presque rien. Comme le rappelle l'éditeur (La Fabrique) en 4e de couverture, le boycott doit son nom au blocus organisé en 1879 par de simples fermiers irlandais qui obligèrent, par leur action et leur détermination, le riche propriétaire terrien Charles Boycott à céder sur les conditions de travail monstrueuses qu'il leur imposait. «Le boycott est l'arme des pauvres contre les puissants, des opprimés contre la domination», écrit-il. «Le mouvement BDS, ajoute l'éditeur, vise tous les produits en provenance d'Israël : le limiter aux produits des colonies serait le rendre inefficace, tant cette origine est facile à masquer. Il vise, entre autres, le domaine académique, car à de très rares exceptions près, l'université israélienne est complice de l'occupation et de l'apartheid.» Allez, c'est une question de courage ! (Suite et fin)