La chasse faite à l'outarde par les émirs du Golfe, à l'aide de faucons, n'est pas chose nouvelle en Algérie. Le braconnage battait son plein, déjà, dans les années 1980, dans les régions de Laghouat, Aflou et El-Goléa. Depuis, il n'a pas cessé. Sur le papier, l'outarde est « protégée » par la loi algérienne, mais, dans la réalité, c'est comme si elle était livrée sans défense à ses prédateurs humains. Les espèces qui vivent dans le Tassili ont plus de chances d'être protégées. La presse a annoncé la mise en place par l'administration des forêts, d'une brigade de lutte contre le braconnage à Illizi pour protéger la flore et la faune, contre l'abattage des essences autochtones et contre le braconnage qui se pratique souvent avec l'utilisation d'armes à feu et de projecteurs. L'Agence pour la conservation de la nature fait ce qu'elle peut. Il y a plus d'une dizaine d'années, elle avait lancé le projet d'observatoire de la nature dans le Hoggar et le Tassili pour sauver la faune et la flore qui s'y trouvent, avec une attention spéciale pour le guépard du Hoggar, une espèce en voie de disparition. De nombreuses espèces animales sauvages adaptées au climat saharien vivent et se multiplient dans les étendues désertiques, loin des centres d'habitations : renards, chacals, fennecs, gazelles et mouflons ainsi que vautours, aigles, gypaètes et reptiles, spécialement les vipères et lézards, ainsi que des rongeurs, comme les gerboises et les lièvres du désert. Dans cette liste, deux espèces occupent, de temps à autre, le devant de l'actualité, sans raison écologique apparente : le fennec, renard du désert, et la gerboise. L'un - petit animal charmant -, parce qu'il a été choisi pour être la mascotte de l'équipe nationale de football ; l'autre – dont la caractéristique est de ne sortir que la nuit-, parce que son nom a été usurpé pour être donné à la série d'essais nucléaires effectués par la France au Sahara. Omis sur cette liste : le daman des rochers pourtant visible au loin, mais difficilement accessible. Egalement omis mais inévitable au Sahara : le dromadaire, animal domestique, voire familier, est un des thèmes de recherche à l'université d'Ouargla. Car, les chercheurs, également, font ce qu'ils peuvent. La biodiversité du sud-algérien figure parmi leurs priorités. Exemple : le pistachier de l'Atlas intéresse l'Institut national de recherches forestières (INRF). C'est une essence toute indiquée dans la lutte contre la désertification ; les nomades s'en servent pour avoir du bois. Autre exemple : le Centre de recherche scientifique et technique sur les régions arides a mis une équipe spéciale sur l'arganier qui peut être une source de revenus pour la population, en particulier pour la femme rurale. L'abattage d'arbres au Sahara fait des dégâts considérables sur l'équilibre écologique, mais, pour la population, il faut bien chauffer les fours traditionnels pour les cuissons et se chauffer aussi quand il fait froid, en attendant que les bouteilles de gaz arrivent.