En haut lieu, la fermeté persiste et provoque un répondant négatif chez les enseignants qui reconduisent leur mouvement de protestation légitime à plus d'une raison. Il est clair que le ministère de tutelle n'a pas les prérogatives financières et mêmes politiques de répondre à la demande des enseignants face auxquels il est impératif de ne pas céder politiquement. Apparemment, il ne fait qu'appliquer des orientations qui lui sont dictées et il ne saurait en déroger quelques soient les conséquences. Même c'est si au détriment de l'avenir de toute une génération dont l'année scolaire est sérieusement menacée malgré les assurances formulées, elles aussi sous la contrainte de l'incapacité d'agir autrement. Ainsi, cette semaine encore a été placée sous l'éteignoir suite à l'appel du syndicat qui proteste contre les ponctions opérées sur le salaire du personnel. Les élèves sont restés dehors. Certains ont été regroupés dans la cour comme cela a été le cas dans le CEM Tahar Bougandoura à Békira, située à quelques coudées au nord du chef-lieu de la wilaya. Dans ce CEM, un élève âgé de 15 ans a exprimé d'une manière incroyable son mécontentement suite aux mauvaises notes qui ne sont que la conséquence de son comportement, paraît-il plus qu'indiscipliné. Un jugement irréfutable comme le démontre l'acte qu'il a commis contre ses camarades. Il n'a pas trouvé mieux que de jeter sur eux une bouteille pleine d'essence après avoir mis le feu. Trois jeunes filles et un garçon ont été brûlés et évacués par les agents de la Protection civile vers les urgences médicales. Malheureusement, cet acte n'est pas le seul qui a été enregistré en l'espace de deux mois. Déjà au CEM Abdelmoumène, à la cité Kadi-Boubakeur, un élève avait agressé une enseignante et un autre fait similaire s'est déroulé à la nouvelle-ville Ali-Mendjeli. Evidemment, il importe énormément que ces comportements soient analysés avec une l'attention requise, car il ne s'agit pas seulement pour les responsables de dénoncer sinon être utilisés par les enseignants pour recourir à «sécher» les cours comme cela a été le cas à la nouvelle-ville. En espérant que l'école puisse retrouver la sérénité qui doit impérativement la caractériser dans les plus brefs délais, il est vital que ce volet du malaise général soit disséqué pour peser les justes mesures pédagogiques qu'il convient de prendre. Cet espoir, certes éphémère, s'est vite dissipé quand nous avons appris qu'une délégation parlementaire séjournait à Constantine depuis le début de la semaine. En effet, des députés de la commission de l'éducation, des affaires religieuses et de l'enseignement supérieur s'est rendue à Constantine pour s'enquérir de la situation mais elle a limité ses travaux aux institutions religieux comme Dar El Imam, l'université et la mosquée Emir-Abdelkader et le centre islamique. Même l'Université des Frères-Mentouri, qui figure parmi les plus grandes du pays, ne semble pas avoir attiré l'attention de cette commission. Elle est donc repartie vers la capitale dans le silence qui a précédé son arrivée et qui a entouré sa présence. Personne ne connaît le bilan de ses travaux car il est vrai que beaucoup de citoyens ignorent jusqu'à son existence.