«Nous ne pouvons pas établir une date précise où nous pourrons annoncer tous les résultats parce qu'il s'agit d'un processus complexe et très important», a soutenu hier, M. Al-Hadi Mogamed Ahmed, le responsable du comité technique de la commission électorale soudanaise (NEC). Le Soudan tenant ses premières élections, depuis 24 ans, a, du 11 au 15 avril derniers, appelé près de 16 millions d'électeurs à se prononcer pour les législatives, les régionales et les présidentielles. Des élections qui constituent «un véritable changement démocratique» pour le pays a souligné, hier, le vice-président soudanais de la commission électorale indépendante, M. Abdellah Ahmed Abdellah. Soulignant «naturel» d'avoir été confronter à des «problèmes techniques » durant les premiers jours dans certains bureaux de vote. Ce même responsable a soutenu que ces élections se sont tenues dans la «transparence» et ont enregistré «un large taux de participation». S'agissant du report de l'annonce des résultats à une date non fixée, prévue initialement pour aujourd'hui, M. Abdellah Ahmed Abdellah. a indiqué que «nous espérions dévoiler les résultats complets le 21 avril, mais nous ne serons pas en mesure de le faire». Il est à noter que les opérations de dépouillement des bulletins de vote ont débuté, vendredi, sur l'ensemble du territoire soudanais et la difficulté de communiquer les résultats de certaines régions isolées. Par ailleurs, même si certains partis ont préféré s'abstenir à prendre part à ces élections dont de par le monde, on s'accorde à les qualifier d'historiques et, de surcroît, par les Soudanais. Ceci renseigne on ne peut mieux sur la portée de l'Accord de paix global (CPA) signé en 2005. Celui-ci a permis, depuis, d'inscrire graduellement le Soudan sur la voie de la stabilité et la sécurité et, par conséquent, vers la mise en place d'institutions de l'Etat par voie démocratique à travers la tenue de ces élections. A ce propos, si les observateurs, de l'Union africaine (UA) , de la Ligue arabe, de l'Union européenne (UE) et la fondation de l'ex-président américain, Jimmy Carter, ont à l'unanimité soutenu que certaines carences constatés lors du scrutin n'affectent pas les résultats de ces élections, il n'end demeure pas moins que certaines déclarations ne sont pas fortuites. Ceci d'autant plus que l'approche politique de l'UE et des Etats Unis en direction du Soudan est loin de compter parmi ces priorités la stabilité du pays, au vu de l'épisode marquant le mandat d'arrêt internationale à l'encontre du Président soudanais sortant, M. Omar El-Bachir. Celui-ci, selon les première estimations des résultats obtenus par la commission électorale soudanaise le donnant favoris à la présidentielle, L'UE et Washington seront amenées à revoir leur relations avec Khartoum pas avant la tenue du référendum sur le Sud-Soudan prévue en automne prochain. Pour la mission d'observation de l'UE, comptant 130 personnes et présidée par Mme Veronique Keyser, ce scrutin pour cette dernière : «C'est un contexte très particulier et ce n'est un pas majeur qui ouvre un espace démocratique au Soudan.» De son côté, l'ex-président américain, Carter a, quant à lu,i indiqué que «la majeure partie de la communauté internationale» reconnaîtra les résultats de ces élections générales. S'agissant du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, se félicitant du déroulement «pacifique» des élections soudanaises a tenu à lancer un appel à tous les dirigeants politiques du pays les invitant à éviter «tout acte qui pourrait menacer l'issue pacifique du processus électoral». S'agissant de la réaction de l'organisation continentale, l'Union africaine en l'occurrence, le président de sa commission Jean Ping, a déclaré que ces élections constituent «une étape historique dans la transition démocratique du pays telle qu'elle a été adoptée dans l'Accord de paix global (CPA) signé en 2005». Pour sa part, l'ancien ambassadeur du Nigeria et chef des observateurs de l'UA au Soudan,«il ne s'agit pas d'une élection parfaite (...) mais d'une élection historique», a déclaré Kunle Adeyemi.