Il n'y aura «aucun report», a déclaré à la presse le chef du comité technique de la NEC, Hadi Mohammed, à l'issue d'un entretien avec l'émissaire américain Scott Gration. La commission électorale soudanaise (NEC) a répété hier que les élections présidentielle, législatives et régionales se tiendraient comme prévu du 11 au 13 avril, en dépit du boycottage total ou partiel annoncé par une partie de l'opposition et les ex-rebelles sudistes. Il n'y aura «aucun report», a déclaré à la presse le chef du comité technique de la NEC, Hadi Mohammed, à l'issue d'un entretien avec l'émissaire américain Scott Gration. «Les préparatifs (pour le scrutin) sont terminés», a-t-il assuré. Le Soudan, plus grand pays d'Afrique, doit tenir de dimanche à mardi ses premières élections multipartites en 24 ans. Mais des formations d'opposition ont indiqué vouloir boycotter le scrutin et Yasser Arman, le candidat des ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), a retiré sa candidature à la présidentielle. L'actuel président Omar El Bechir, objet d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, se dirige ainsi vers une victoire facile. Des luttes locales sont attendues pour les législatives et les régionales. Le 1er avril, les quatre principales composantes du Consensus national (opposition) - le Parti Umma (nationaliste), le Parti Umma réforme et renouveau, le Parti communiste et le Parti unioniste démocrate (DUP) - avaient annoncé leur intention de boycotter les élections. Elles avaient accusé de partialité la commission électorale et estimé que le parti du président Béchir, le NCP, se préparait à bourrer les urnes. Ce boycottage doit néanmoins encore être avalisé par chacun des partis lors de réunions internes. Le Umma et les Unionistes sont les deux piliers traditionnels de la politique soudanaise. Ils avaient respectivement terminé premier et deuxième lors du dernier scrutin multipartite de 1986, avant le coup d'Etat militaire de l'actuel président Bechir en 1989. Le SPLM, qui dirige le Sud-Soudan, où un référendum sur sa sécession doit avoir lieu en 2011, a lui annoncé le 31 mars son boycottage de la présidentielle. Les ex-rebelles ont aussi indiqué qu'ils boycottaient les élections au Darfour, région de l'ouest du Soudan en proie à une guerre civile. L'émissaire américain Scott Gration est revenu lundi à Khartoum, en provenance de Doha, au Qatar, où ont lieu les négociations de paix entre rebelles darfouris et autorités soudanaises. Lors d'une précédente visite au Soudan, il s'était dit samedi «confiant» à l'idée que les élections commencent «à la date prévue», le 11 avril, et soient «aussi libres et justes que possible». Lundi, le département d'Etat a toutefois nuancé cette position. Appelant le pouvoir soudanais à «lever les restrictions sur les partis politiques», Washington a reconnu qu'il faudrait «peut-être retarder un peu» les élections pour que Khartoum «réponde aux inquiétudes légitimes des partis».