Que se passe-t-il au CABBA ? Le torchon brûle entre Salah Bouda, président du CABBA et Yahia Aktouf, président de la section football du club. Le premier accuse Yahia Aktouf de fuir ses responsabilités et les engagements pris devant le wali en plus «d'outrepasser ses droits» et de décider de l'avenir du club seul, sans l'avis du comité. Le conflit, latent depuis la disqualification en Coupe d'Algérie, mettait en cause l'absence de résultats au CABBA, a explosé quand Yahia Aktouf a démissionné, verbalement, selon le président du club qui exige que cela se fasse par écrit «pour gérer l'équipe». Quand cela peut-il se régler ? Pour le coach, Azziz Abbès, la solution doit être trouvée rapidement. «Il faut l'intervention des autorités locales et l'organisation d'une réunion de crise pour redresser la situation avant de jouer la relégation. Les joueurs ne s'entraînent plus et on risque de perdre les matchs à domicile comme à l'extérieur. Malgré la volonté des joueurs de poursuivre jusqu'à la fin de la saison, le moral risque de s'affecter si la situation persiste.» Pour le président du club, la gestion lui revient et il faut que la démission du président de la section soit faite par écrit pour qu'il puisse prendre les choses en main. «La délégation de signature, les comptes, les soldes, les contrats de joueurs et toute la gestion courante de l'équipe est toujours chez Aktouf.» Pour les supporters, la solution est simple, en attendant le professionnalisme, il faut que tous ces dirigeants quittent le club. «Que tout le monde sache que le CABBA n'est pas seul. Ceux qui aujourd'hui s'attaquent au Club, s'attaquent à ses supporteurs, s'attaquent à tout Bordj Bou-Arreridj et s'attaquent à nos rêves et à notre passion.» Quel est le rôle de Yahia Aktouf aujourd'hui ? Officiellement, il occupe toujours ses fonctions à la tête du club. Il en est d'ailleurs bien conscient et se considère naturellement comme un président en fonction. Après la réunion de crise de dimanche soir, il a pourtant été invité à démissionner. Mais il devrait attendre la tenue de l'assemblée générale pour prendre la porte. Concrètement, son retrait ouvre la voie à une période transitoire avant la tenue d'une nouvelle AG qui devrait activer le départ de Yahia Aktouf. Qui le soutient ? Malgré la crise, Yahia Aktouf gère de loin. L'homme possède de solides soutiens. Dans l'effectif bordjien tout d'abord, mais aussi dans les tribunes, où il endosse le costume d'un président ambitieux dont le bilan sportif est positif. Qui devra le remplacer ? Selon les spécialistes du football bordjien, «la situation est exceptionnelle, et appelle une décision exceptionnelle et on ne peut pas rester dans une situation d'attente». Le successeur de Yahia Aktouf sera donc bientôt connu. Selon nos sources, Aïdel Abdelhamid pourrait prendre la présidence du club après en avoir, lui-même, confié la gestion à Bouda et Aktouf. D'autres noms ont également été avancés. Prépare-t-il sa contre-attaque ? A moins d'avoir agi sur un coup de tête, le président de la section football du CABBA a sûrement une idée derrière la tête ! Pas au niveau ou juste moyen ? Symbole de la pauvreté du CABBA version 2009-2010, les joueurs n'ont pas encore réussi à s'imposer depuis un bon moment depuis l'ouverture de la saison (9 gagnés, 7 défaites, 10 nuls). Une hérésie quand on évolue dans le championnat de la D1, et qu'on bénéficie d'un soutien constant et inconditionnel d'un public qui serait pourtant en droit de demander des comptes. Englué à une pitoyable 12e place, à 20 points du leader, le doyen est à 6 points du premier relégable, cette équipe semble incapable de prendre son destin en main et souffre en plus de défaillances individuelles hallucinantes. Recrutement raté et des recrues qui ne justifient pas leur investissement ? A qui la faute ? Si les différentes tactiques utilisées par Azziz Abbès ne semblent pas en cause, le recrutement, censé préparer un avenir radieux, a été raté. Comment des joueurs chèrement payés peuvent-ils toujours être sur le banc alors que d'autres montrent sans cesse les limites de leur association ? Que dire de l'absence d'un véritable milieu ? Et le changement de trois entraîneurs pour des raisons qui restent toujours sans explications objectives. Quelles solutions ? En début de saison, les dirigeants du CABBA inscrivaient leur politique dans un projet à court terme visant à mener le club à une place dans le carré d'or et la Coupe d'Algérie, cette saison. Mais les spécialistes du football bordjien sont bien conscients qu'il faut d'abord assurer le bon fonctionnement du court terme avant de penser à l'avenir. «Avoir un plan sur la durée signifie simplement qu'il faut arrêter de prendre des mesures d'urgence. Mais mon plan à moyen terme ne peut réussir que si le court terme fonctionne. L'ambition de reconstruire un grand CABBA est donc totale», confiait un jour, Abdelhamid Aïdel, ancien président du club, aux journalistes. Pour l'immédiat, l'intervention des autorités locales et les vrais amoureux du club est plus que nécessaire pour sortir de la crise.