, Les journalistes et réalisateurs qui travaillent au cachet à la radio El Bahdja ont tenu, hier, un rassemblement devant le siège de la radio à Alger. Le personnel «cachetier» des rédactions de trois radios de proximité qui ont entamé une grève illimitée depuis le 07 mars dernier a tenu, une fois de plus, à alerter la corporation et l'opinion publique sur la situation socioprofessionnelle précaire qu'il endure depuis le recrutement au sein de cette entreprise. Les journalistes «cachetiers» ont, lors de leur rassemblement, dénoncé haut et fort le langage «du chantage alimentaire» utilisé par la direction générale de l'ENRS. Cette dernière , selon le communiqué du collectif des grévistes, est passé directement à la ponction sur les salaires des grévistes. «Tout en nous interdisant l'accès à la Radio algérienne sans aucune notification écrite, nos salaires du mois de mars n'ont pas été versés intégralement et ils ont été amputés à hauteur de 75% du net à payer» dénonce le collectif des grévistes de la radio El Bahdja. Dans le même document, il a été signalé que depuis plus d'un mois, le collectif a engagé une médiation avec la DG de l'ENRS sous l'égide du SNJ et du DG de la radio. A la surprise du personnel gréviste, ils ont été informés du rejet de la plainte, par la justice, pour incompétence deux jours après son dépôt et aussi son classement sans même tenter de réintégrer les journalistes et réalisateurs à leurs postes. Le personnel gréviste a remis sur le tapis sa plateforme de revendication qui consiste en la permanisation des journalistes qui travaillent au cachet au sein des trois radios de proximité et l'application des lois régissant les relations de travail. Les signataires du communiqué ont exprimé leur étonnement à ce qu'ils ont reçu en guise de réponse à leurs revendications. « Au lieu de répondre à nos revendications légitimes par la négociation, la direction générale de l'ENRS a préféré le langage de la force en mobilisant les forces de l'ordre pour nous déloger de notre lieu de travail, et aussi déposer plainte à notre encontre» a déploré le même collectif. Travaillant au statut de «collaborateurs» depuis plusieurs années et soumis aux mêmes conditions de travail que leurs collègues permanents, des journalistes et réalisateurs des Radio El Bahdja, Radio Coran, Radio Net et Radio Takafa ont décidé de rompre le silence en observant un mouvement de grève pour attirer l'attention sur leur situation précaire. Le nombre des journalistes et réalisateurs payés au cachet est estimé à environ 950 pour l'ensemble des radios (nationales et régionales). Pour la radio El Bahdja, son personnel dénonce le fait que la majorité des employés soit des cachetiers. Un statut qualifié de non-conforme à la convention collective de l'entreprise, empêche, toutefois, le personnel de bénéficier de beaucoup d'avantages à savoir les congés, la formation, les prêts bancaires, l'assurance sociale et l'accès au logement. Quant aux salaires, les cachetiers perçoivent des salaires qui varient de 18 000 à 27 000 DA. Un salaire qualifié de dérisoire par le collectif du personnel gréviste, contrairement aux salaires octroyés aux journalistes permanents dans la même rédaction.