Jetés à la rue, tels des malpropres. Les journalistes et réalisateurs « cachetiers » de la chaîne El Bahdja, en grève depuis dimanche dernier, ont été expulsés manu militari des locaux de la radio. Des policiers en civil ont fait irruption dans la soirée de dimanche à la rédaction d'El Bahdja sur réquisition du wali d'Alger pour déloger les grévistes. L'expulsion des 14 journalistes (les deux tiers de la rédaction) n'a, semble-t-il, pas affecté outre mesure la volonté des grévistes, déterminés à arracher un statut de permanent, refusé à certains depuis dix ans. « Nous irons jusqu'au bout, car nous sommes convaincus de la justesse de notre cause », déclarait hier Samir Larabi, membre du collectif. La direction générale de la Radio algérienne, nous apprend le journaliste, a interdit l'accès à la radio pour tous les grévistes et a déposé plainte pour « occupation illégale » des locaux de la radio et « grève sauvage ». Hier, à 11h, un rassemblement a été tenu devant le centre Zabana, siège de plusieurs radios de proximité, en présence du secrétaire général de la Fédération nationale des journalistes algériens.