La porte-parole du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune a exprimé, hier samedi à Tizi Ouzou, son opposition à toute forme de subvention et d'aide, matérielle ou financière, aux institutions de l'Etat et du mouvement associatif national, provenant des organismes étrangers et des ONG (Organisations non gouvernementales). En exprimant ce refus d'aide étrangère à des institutions étatiques ou aux associations, lors d'un meeting qu'elle a animé à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, dans le cadre de la célébration du 30e anniversaire du Printemps berbère, Mme Hanoune, a considéré que ces types de financements sont plutôt philanthropiques et motivés par des desseins inavoués en estimant que l'Algérie n'est pas disposée à brader sa souveraineté nationale et a suffisamment de ressources pour la prise en charge des besoins exprimés. Abordant la question identitaire et tamazight, la porte-parole du PT a estimé que sa constitutionnalisation en avril 2002 en tant que langue nationale est une victoire pour la démocratie mais demeure un processus inachevé, devant être complété par son officialisation pour renforcer davantage l'unité nationale et de mettre cette revendication à l'abri de la surenchère et de l'instrumentalisation politique. Et d'indiquer que son parti, le PT a proposé de consacrer un budget pour la promotion de cette langue (tamazight, ndlr) tout en se prononçant contre le caractère facultatif de son enseignement à l'école qui doit être, a-t-elle dit, obligatoire afin de faire de cette langue non seulement un instrument de brassage des populations mais aussi d'intégration socioprofessionnelle. Au volet politique, Mme Hanoune a réitéré la revendication de son parti inhérente à la tenue d'élections législatives partielles anticipées dans le but, selon elle, de mettre fin à cette démocratie de façade incarnée par des institutions obsolètes et un système politique dépassé, responsable, a-t-elle indiqué, de la propagation de la corruption. Pour appuyer cette demande de dissolution de la chambre basse, Mme Hanoune a rappelé que son parti a lancé, à l'échelle nationale, une pétition pour la collecte de 3 millions de signatures, laquelle sera soumise au premier magistrat du pays. La porte-parole du PT a, par ailleurs, martelé à plusieurs reprises que l'heure est aux bilans pour évaluer la coopération internationale estimant que les pays développés ne sont intéressés que par les réserves de change de notre pays, en citant l'insuffisance des investissements directs étrangers (IDE) et les pertes sèches qu'a eu à subir le Trésor public. A cet effet, la première responsable du PT a jugé que l'Accord d'association avec l'Union européenne (UE) désavantage nettement la balance commerciale de notre pays, en ce sens que les importations de marchandises de pays d'Europe sont en croissance continue depuis l'entrée en vigueur de cet accord en 2005 alors que les exportations hors hydrocarbures envers ces pays restent insignifiants. Toutefois, Mme Hanoune a relevé une volonté de l'Etat de se réapproprier les leviers de souveraineté nationale en citant encore l'arrêt du processus de privatisation, l'effacement des dettes de certaines entités économiques ainsi que certaines dispositions de la LFC 2009 notamment celle relative à la suppression des crédits à la consommation par la protection et la promotion de la production nationale. Le partenariat de gagnant/gagnant est un leurre, a encore considéré l'oratrice, dès lors que les investisseurs étrangers n'apportent pas leurs capitaux, se contentant d'expatrier leurs profits réalisés sur l'argent du contribuable, crédits servis par les organismes financiers nationaux. Enfin, s'agissant de la répartition des richesses nationales, l'intervenante a plaidé pour la mise en place et l'application du système de péréquation qui rétablit les équilibres régionaux.