Pour la présidentielle, neuf candidats sont en lice dont Benigno Aquino, fils de l'ancienne présidente Corazon Aquino, qui instaura la démocratie aux Philippines après le renversement du régime de Ferdinand Marcos en 1986. Benigno Aquino, 50 ans, apparaît dans les sondages comme largement favori dans la course à la présidence pour succéder à la présidente sortante Gloria Arroyo qui ne peut se représenter à ce scrutin mais briguera un poste de députée. Les deux principaux rivaux de M. Aquino sont l'ancien président Joseph Estrada, forcé à la démission par de grandes manifestations en 2001 et reconnu coupable de corruption mais gracié par la présidente Arroyo, et le sénateur Manuel Villar, chef du Nacionalista Party (parti nationaliste), considéré comme l'homme politique le plus riche de cet archipel de plus de 7 000 îles. Selon l'ultime sondage publié vendredi, Benigno Aquino recueille 42 % des intentions de vote, loin devant ses deux principaux adversaires Joseph Estrada (20 %) et Manuel Villar (19 %). Samedi, dernier jour de la campagne électorale qui a duré trois mois, les candidats à la présidentielle ont multiplié leurs efforts en vue de séduire les électeurs encore indécis. Ainsi, le favori du scrutin, M. Aquino, a axé ses discours sur un programme anticorruption exprimant, à l'instar des autres candidats, des craintes que ce vote électronique, visant à réduire une «fraude endémique» dans l'archipel, ne se solde par un échec Après avoir enregistré des problèmes techniques liés au système de vote électronique nouvellement mis en place, qui ont failli entraîné un report des élections, la commision électorale philippine, a assuré que la grande majorité des cartes reformatées arriveraient à temps pour un ultime test réalisé dimanche. Outre leur nouveau Président, les électeurs philippins devront également désigner leur vice-Président, ainsi que 250 députés, 12 des 24 sénateurs et plus de 17 000 élus provinciaux et locaux. Plusieurs personnalités tenteront de décrocher un siège au Congrès (chambre basse), dont le boxeur Manny Pacquiao, soutenu par Manuel Villar. L'ancienne Première dame Imelda Marcos brigue également un siège, tout comme Mme Gloria Arroyo. Pour ces élections, 49 996 candidats seront en lice pour briguer les 17 874 postes, répartis entre 222 pour les députés, 80 pour les gouverneurs et vice-gouverneurs respectivement, 762 pour les membres des conseils provinciaux, 120 pour les maires et vice-maires des villes respectivement, 1 514 pour les maires et vice-maires municipaux respectivement, 1 346 pour les conseillers des villes et 12 116 pour les conseillers municipaux. Par ailleurs, l'archipel des Philippines a enregistré ces derniers mois, une série de violences liées aux élections générales faisant, selon la police au moins 33 morts et 31 blessés , depuis le début de la campagne le 9 février dernier. Ces troubles électoraux se sont poursuivis à quelques heures du début du scrutin dans l'archipel où cinq personnes ont été tuées, hier matin, dans deux attaques séparées, selon des responsables locaux.