«Après les dernières déclarations du ministre de la Santé, nous nous interrogeons sur les vraies raisons qui ont poussé notre premier responsable à s'immiscer dans les affaires intérieures du syndicat et décider à notre place à propos de notre participation aux réunions de la commission mixte MSPRH-SNPSP chargée du dossier du régime indemnitaire», a déclaré le Dr Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), joint hier par téléphone. En effet, Saïd Barkat, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, avait annoncé, lundi, en marge d'une visite de travail et d'inspection effectuée à l'établissement hospitalier spécialisé en appareils locomoteurs (EHSAL) de Ben Aknoun, que le statut particulier du praticien de santé publique promulgué récemment sera dûment appliqué et «ne pourra faire l'objet de révision que dans une ou deux années». Concernant le dossier du régime indemnitaire de cette catégorie de travailleurs de la Fonction publique, le ministère n'a guère hésité à reprocher aux responsables de ces syndicats, en l'occurrence le SNPSP, d'avoir décidé seuls de ne pas prendre part aux réunions tenues par ladite commission sans pour autant prendre l'avis de la base. «Nous avons bien tenu des assemblées au niveau local puis régional, et les recommandations et décisions prises lors de ces deux assemblées ont été transmises au conseil national du SNPSP réuni le 25 mars dernier, lequel a opté pour le boycott des réunions avec la commission chargée du dossier du régime indemnitaire. Donc, nous rejetons dans le fond et la forme les déclarations du ministre en lui assurant que nous avons bien consulté notre base qui maintient plus que jamais les revendications pour l'ajout de quelques indemnités et l'apport d'amendements. Si toutefois le ministère voit que le régime proposé est inflexible, nous n'y pouvons rien», dira le Dr Merabet. Cependant, l'Intersyndicale des praticiens de santé publique, généralistes et spécialistes a retenu un point positif dans les propos de Barkat. «Nous sommes tout de même satisfaits de l'avancée constatée en ce qui concerne le statut particulier du praticien. Même si ce dernier ne pourra être revu que dans une ou deux années, il est important de dire que nous serons au rendez-vous avec cette révision promise. Je tiens juste à rappeler que lors des réunions mixtes entre le ministère et les partenaires sociaux, on avait tenu à avoir ne serait-ce qu'un engagement personnel du ministre que toutes nos revendications seront prises en charge. C'est du moins positif pour nous, et nous tenons à exprimer que nous sommes assez satisfaits du fait qu'il réagit avec nous», indique le Dr Merabet. En attendant, les praticiens du secteur public attendent de pouvoir enfin exercer et les malades de se faire soigner dans de meilleures conditions.