Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) semble avoir changé de ton, en annonçant lundi la possibilité d'amender le statut particulier des praticiens de la santé. Il laisse planer une éventuelle reprise des négociations avec les syndicats du secteur. Selon le Dr Liès Merabet, le président du SNPSP, cette proposition avait été formulée, lors de la dernière réunion de conciliation tenue le 17 mars dernier. «Nous avons accepté l'application de ce statut à condition de procéder par la suite à des modifications que nous avons jugées indispensables, alors que les responsables du MSPRH nous ont signifié une fin de non recevoir à cette demande. Depuis, il y a divorce» a–t-il expliqué. Selon le Dr Merabet, la position du ministre est perçue comme un signe de changement, certes, mais elle reste tributaire de la reprise des négociations et du dialogue». M. Merabet s'est insurgé, cependant, contre les déclarations de Barkat selon lesquelles les syndicats auraient décidé de boycotter les réunions de dialogue initiées pour finaliser le régime indemnitaire. «Ce sont des propos diffamatoires que nous condamnons vivement», a-t-il précisé. S'agissant de la décision de geler la grève illimitée entamée par les médecins avec maintien des rassemblements, elle a été conditionnée par l'ouverture d'un débat concret et transparent sur les revendications des médecins, notamment sur le régime indemnitaire. «Le syndicat a préparé un dossier sur le nouveau système d'indemnisation avec l'introduction de nouvelles primes que nous allons présenter lors des négociations», a affirmé le Dr Merabet qui a contesté l'application de l'instruction du Premier ministre qui «balise l'espace de la négociation à travers la fixation des taux maxima d'augmentation». Concernant l'allocation d'une enveloppe de 160 milliards de dinars pour la rénovation de 320 hôpitaux, sur le territoire national, Liès Merabet a estimé que cela est un «accessoire qui doit juste accompagner la réforme hospitalière». «Beaucoup d'argent a été déboursé au cours de ces dernières années pour améliorer la prestation dans les établissements hospitaliers publics sans que l'objectif ne soit atteint. Outre l'effort de fourniture de matériels, les pouvoirs publics doivent se concentrer sur l'élément humain. Il faut évacuer le marasme généralisé et mettre en place les meilleures conditions de travail pour le personnel», a-t-il plaidé.