Plus les jours s'égrènent et plus la tension monte. Malgré les assurances qui sont données par la direction de wilaya de l'Education nationale, les élèves scolarisés, tous paliers confondus, ont du mal à garder leur calme et autant que leurs parents, ils s'enferment dans une inquiétude aisément palpable. Un comportement tout a fait compréhensible et logique, vu le parcours plus que chaotique suivi tout au long d'une année scolaire qui mérite de figurer dans un palmarès du désordre qui a, sans doute, atteint cette année un niveau incroyable. Evidemment, la structure ministérielle n'est pas de cet avis, puisqu'elle considère que tous les retards des cours ont été rattrapés, que les élèves ne souffrent d'aucune pression et que la réussite des examens sera parfaite puisque un budget conséquent a été dégagé. Comme si les élèves examinés vont avoir recours à compter les liasses de billets pour décrocher leur baccalauréat ou leur BEM ! Les échos enregistrés dans la wilaya de Constantine s'annoncent parfaitement synchronisés. Le directeur de l'éducation n'annonce pas seulement que tout a été préparé avec minutie mais il s'en prend même à ce que nous pourrions qualifier de «trabensistes» de l'enseignement. Ces instituteurs qui donnent des cours de rattrapages contre des sommes conséquentes quitte à ce que des caves d'immeubles ou des réduits insalubres leur servent de lieu de travail. Qu'importe si la santé des élèves est menacée. Les différents syndicats que l'opinion a soutenus dans le mouvement réclamant leurs droits légitimes auraient gagné plus de respect, s'ils avaient dénoncé, voir même combattu cet insolent racket. Tous ces petits accrocs n'empêchent pas le fait que les examens se préparent dans la sérénité des responsables concernés. Même si cette année a été écourtée après les secousses provoquées par les grèves des enseignants, la direction affiche beaucoup d'optimisme. Dans une émission spécialement consacrée à ce sujet, le directeur de l'éducation a confirmé que dès le 27 mai, seront entamés les examens de la 6e qui concerneront 15 142 candidats et qui se dérouleront dans 41 établissements sous un encadrement prévu pour répondre à tous les besoins. Le lendemain, soit le 28, il est prévu une réunion avec tous les cadres appelés à veiller sur le déroulement des examens du baccalauréat qui seront organisés du 6 au 10 juin et qui doivent concerner 16 028 candidats parmi lesquels figurent pas moins de 5 172 candidats libres. Auparavant, il aura été réglé le problème des examens d'obtention du BEM qui sont prévus entre le 1er et le 3 juin avec un total de 13 142 candidats. C'est donc une première quinzaine du prochain mois de juin qui s'annonce cruciale. En effet, les épreuves du BEM et les résultats qui seront enregistrés conditionneront énormément l'ambiance dans laquelle seront organisés celles du baccalauréat et bien entendu la stressante période d'attente du taux de réussite. On espère que cette tranche calendaire ne sera pas aussi explosive que certains l'attendent.