La directrice de l'école Bendali, établissement privé depuis 1987, ainsi que les parents d'élèves refusent de baisser les bras et décident de continuer leur combat pour l'intérêt des élèves. “Nous ne mettrons jamais nos enfants à l'école publique, cette dernière n'a pas les moyens de donner le même enseignement que l'école privée. Nous voulons une éducation francophone pour nos enfants afin de mieux les préparer à l'université algérienne qui enseigne en langue française”, tranche violemment un parent d'élève. Maman d'un garçon de 12 ans scolarisé à l'école Bendali — une école privée de Zéralda depuis 1987 —, elle n'entend guère se soumettre à la décision du ministère de l'Education nationale de transférer les élèves des établissements d'enseignement tenus par des particuliers et n'ayant pas reçu d'agrément vers les institutions étatiques. Il est 13h ; les parents d'élèves de l'école Bendali se sont regroupés autour d'une voiture afin d'écouter le journal de la radio Chaîne III. En effet, ils entendent le dernier verdict de Benbouzid concernant la décision de la fermeture des écoles privées. “C'est scandaleux ! Au lieu d'aller régler les nombreux problèmes de l'école publique, il s'acharne contre les écoles privées”, s'indigne un parent d'élève. “C'est aberrant ! Comment le ministre de l'Education décide de fermer ces écoles au milieu de l'année sans se soucier de l'avenir de nos enfants ?” réplique un autre parent. Comme l'ensemble des parents d'élèves, Ahmed se garde encore de succomber à la panique. Sa sérénité provient des assurances que lui prodigue le personnel de l'école Bendali. Depuis la décision de la fermeture des établissements sans agrément, par le département de Boubekeur Benbouzid, la direction de l'établissement est assaillie par les parents d'élèves. “Le téléphone n'arrête pas de sonner”, fait remarquer Mme Bendali. En ce dimanche 26 février, l'école ressemble plutôt à une ruche d'abeilles bourdonnantes. Contrairement à d'autres établissements privés, l'école Bendali a reçu aujourd'hui la décision de fermeture de la wilaya. “Voilà, ça nous laisse 48 heures pour décider des prochaines démarches”, réplique Mme Bendali, directrice des études de l'école. Elle explique que son école comporte 420 élèves, tous paliers confondus, dont 90 élèves étrangers et enfants de diplomates. “L'arrêté de fermeture émis par le wali n'a pas de support légal en ce qui concerne les établissements existants et qui doivent faire l'objet de dispositions particulières de mise en conformité progressive et adaptée selon les niveaux afin d'éviter les perturbations préjudiciables à nos élèves. Le fait que l'ordonnance de 2005 ne prévoit pas de mesures transitoires ou de mise en conformité des établissements existants constitue une omission et un vide juridique remettant totalement en cause la régularité de l'arrêté de fermeture intervenant à trois mois de la fin de l'année, ignorant, ainsi, les droits universels et fondamentaux des enfants”, explique-t-elle. Il est à noter que l'école Bendali a entamé des démarches pour l'obtention du statut d'école étrangère, conformément à l'article 1 du décret présidentiel n°04-433 du 29 décembre 2004, fixant les conditions d'ouverture des établissements scolaires étrangers. Signalons également que l'école a l'agrément de l'agence d'enseignement de français à l'étranger AEFE. “Nous avons saisi toutes les autorités compétentes concernées, et nous comptons lutter pour l'intérêt de nos enfants, et ce, dans le cadre de la loi”, conclut Mme Bendali. Par ailleurs, les parents d'élèves de l'école Kheireddine-Barberousse ont adressé une lettre ouverte au président de la République pour lui exprimer leur “désarroi”, en expliquant que leur école est titulaire de documents qui prouvent sa légalité. “Voilà pourquoi nous nous adressons à Votre Excellence pour permettre à nos enfants de poursuivre l'année scolaire 2005-2006 sans interruption afin d'éviter le choc psychologique qui peut être provoqué par cette décision prise sans préavis.” Nabila Afroun