Et que dire du kidnapping de la centaine de députés, de ministres et de gestionnaires locaux divers, tous régulièrement élus, mais qui déplaisaient à l'occupant, lequel insulte le vocabulaire et l'intelligence du monde en se proclamant la seule démocratie de la région. Combien de fois faudra-t-il faire voter les Palestiniens pour qu'ils se décident, la peur au ventre et l'estomac vide, à utiliser le seul portillon que l'occupant déclare valide ? Quel est le sens de cette grotesque cérémonie, puisque le libre choix est refusé? En l'espèce, la stratégie de l'occupant est simple : mettre la corde au cou à tout un peuple, le terroriser, l'affamer, l'assoiffer, l'empêcher de dormir par un chahut incessant de passages d'avions à basse altitude, de drones, d'explosions variées, l'empêcher de se soigner, de se déplacer, d'étudier, l'emmurer, voler l'argent de ses impôts, le soumettre à l'arbitraire de colons féroces et armés et de policiers sadiques aux check-points, déraciner ses merveilleux oliviers centenaires, voler les terres, voler l'eau, poursuivre la colonisation, ravager les propriétés, détruire les maisons, empêcher les agriculteurs de travailler, défoncer les routes, détruire les infrastructures, les récoltes, ravager le port, l'aéroport, bombarder la plage, les bateaux de pêche, pilonner même les hôpitaux, les écoles et les ambulances, laisser le champ libre à ses snipers assassins, empoisonner la population de Cisjordanie à petit feu en se débarrassant de ses déchets toxiques dans les territoires palestiniens au mépris de la protection de l'environnement et des nappes phréatiques, inventer chaque jour de nouvelles brimades, car la résistance et la résilience des Palestiniens sont telles qu'ils survivent miraculeusement depuis des années à des situations qui auraient conduit des peuples plus fragiles au désespoir et à l'écroulement national depuis longtemps. Alors l'occupant tire, tire sur la corde jusqu'à la limite de l'étouffement ; mais le monde regarde, alors il n'ose pas aller jusqu'à l'asphyxie complète. Apartheid est trop faible, trop gentil, il s'agit purement et simplement de torture, une torture collective, permanente, harcelante, déstabilisatrice, sadique, à la fois physique et psychologique. Quel talent et quelle imagination dans la perversité ! Oui, le point commun à tous les régimes qui collaborent avec l'occupant, c'est qu'ils finissent tous par rencontrer le déshonneur et la défaite. Et ils finissent également par utiliser la torture contre leur propre peuple au profit de cet occupant. (Suite et fin)