Pourtant, rassure-t-on à Naftal, il n'est pas question de parler de pénurie et le prix de 220 DA administré pour la bouteille de 13 kg est un prix de consommation La grande majorité des citoyens que nous avons rencontrés sur place (un point de vente), dans la commune de Aïn Regada déclarent avoir payé la bouteille entre 300 et 400 DA, à quelques kilomètres des dépôts de Naftal, société nationale de commercialisation et de distribution de produits pétroliers. Dès lors, l'absence de régulation du marché n'est guère à démontrer. Naftal rejette en bloc toute situation de pénurie de gaz butane avec des chiffres à l'appui. Les chiffres de la société Naftal se veulent rassurants, mais ils ne trompent personne, puisque le terrain les contredit d'une manière éloquente. Avant-hier, au site de la commune de Aïn Regada, sur la RN 20, reliant Guelma à Constantine, distante de 45 km du chef-lieu de wilaya, la bouteille de gaz de 13 kg est cédée entre 250 et 300 DA. Un sexagénaire transportant une bouteille vide est rentré bredouille chez lui déçu car le seul point de vente existant à Aïn Regada était en rupture de stock. Approché, le commerçant nous dira que toutes les bouteilles rapportées le matin ont été écoulées une heure après. «J'achète les bouteilles en deuxième main à Oued-Zenati. Je les vends à 250 DA .» A côté de lui, un habitant dira : «Déjà avant l'augmentation, je payais la bouteille 230 DA mais depuis une semaine, je l'achète à 300 DA.». Dans un froid sibérien, un jeune rencontré devant le point de vente de Naftal, ajoute : «J'ai payé, il y a quatre jours, une bouteille à 260 DA chez un transporteur, on n'a pas le choix, sans ces camions, on n'aura pas de gaz.» «Mon ami, qui est rentré d'une autre commune de la wilaya de Guelma, m'a avoué que la bouteille de gaz butane est vendue à 400 DA», annonce-t-il avec insistance. Dans la wilaya de Guelma, où le mercure a enregistré ces derniers jours 4°C, la bouteille est cédée à plus de 400 DA. Naftal s'en lave les mains en demandant de chercher les raisons de la spéculation en dehors de l'entreprise. Les transporteurs et les commerçants, quant à eux, ne se soucient que du gain rapide. Quant aux agents de la Direction de la concurrence et des prix (DCP), ils mettent en avant le manque de moyens pour pouvoir contrôler le marché. Au bout du compte, la victime reste le pauvre citoyen !