La croissance chinoise devrait ralentir au cours du second semestre et il est peu probable que sa progression annuelle soit supérieure à deux chiffres, a déclaré, hier, un conseiller de la Banque centrale de Chine Xia Bin. L'économie chinoise, la troisième au monde, a progressé de 11,9 % en rythme annuel au premier trimestre, après avoir ralenti à 8,7 % l'année dernière. Xia Bin a par ailleurs estimé que la Chine devrait se conformer à son objectif de limiter à 7 500 milliards de yuans la croissance du crédit cette année et qu'elle devrait revenir à une politique monétaire traditionnelle pour compenser les excès d'injections de liquidités de l'année dernière. Ces propos ne reflètent que l'opinion personnelle de Xia Bin, l'un des trois conseillers scientifiques de la banque centrale chinoise. Mais les déclarations de ce dernier se sont traduites par une forte baisse de la Bourse de Shanghai, qui a clôturé vendredi en baisse de 1,84%, tombant à un plus bas de plus d'une semaine. Dans un rapport publié vendredi, la Banque mondiale souligne toutefois que les perspectives de croissance chinoise restent bonnes en dépit de la fragilité de la reprise mondiale et qu'elle ne percevait pas de risque inflationniste lié à une hausse des salaires dans le pays. Dans ce rapport trimestriel, la Banque mondiale a redit que la Chine devrait relever ses taux d'intérêt et donner au yuan une plus grande flexibilité afin d'ajuster au mieux sa politique monétaire à ses besoins propres. Elle constate par ailleurs que les groupes industriels chinois sont parvenus à contenir leurs coûts, dopant leur compétitivité tout en améliorant la qualité des produits, ce qui s'est traduit par une progression de la part de marché du pays tandis que les exportateurs ont augmenté leur marge durant le ralentissement économique mondial. Au cours des cinq premiers mois de 2010, les volumes des exportations ont été de 10 % environ plus élevés qu'il y a deux ans, c'est-à-dire avant le déclenchement de la crise économique. La réussite de la Chine est soutenue par une forte croissance de sa productivité qui lui a permis d'amortir l'impact de la crise et la pression baissière exercée sur les prix des produits manufacturiers. «Les marges de bénéfices dans les secteurs qui exportent beaucoup, le textile et l'électronique, sont supérieures à celles des niveaux d'avant la crise en dépit d'une baisse sensible des prix à l'exportation», note la Banque mondiale. Les volumes des exportations vont probablement ralentir alors que le restockage mondial est achevé et que la demande ralentit, en particulier en Europe, le principal partenaire économique de la Chine.