La Chine, la troisième économie mondiale après les Etats-Unis et le Japon, a révisé à la hausse son taux de croissance en 2009 à 9,1%, contre des prévisions précédentes à 8,7%. Le produit intérieur brut (PIB) s'est élevé en 2009 à 34.050 milliards de yuans, soit 4.980 milliards de dollars selon le taux de change yuan/dollar moyen de l'année donné par la Banque centrale. En 2009, année "la plus difficile du nouveau siècle" en raison de la crise selon les autorités, ces dernières s'étaient fixé un objectif de croissance de 8% en glissement annuel. Les chiffres annoncés ce vendredi s'expliquent par la révision à la hausse des contributions au PIB des secteurs secondaire et tertiaire, a précisé le Bureau national des statistiques (BNS) sur son site internet. La Chine a réussi à traverser la crise grâce à un plan de relance annoncé fin 2008, par les investissements principalement, de l'ordre de 400 milliards d'euros sur deux ans. Les vannes du crédit ont été aussi largement ouvertes. "L'impact du plan de relance a été plus fort que ce qui avait été indiqué", a jugé Erwin Sanft, économiste à BNP Paribas à Hong Kong. Au quatrième trimestre 2009, la Chine a ainsi connu une croissance de 10,7%, puis de 11,9% au premier trimestre de cette année, ce qui a nourri les craintes d'une surchauffe. Inquiètes des risques de bulles immobilières et d'une explosion des créances douteuses des banques, le gouvernement a mis un frein sur le crédit et les investissements immobiliers. En réaction à ces efforts, le rythme de la croissance du secteur manufacturier chinois a ralenti en juin. L'indice PMI (indice de confiance des directeurs d'achat) officiel est ressorti à 52,1 après 53,9 en mai. C'est le chiffre le plus faible depuis février et il est bien inférieur au chiffre de 53,1 attendu. Une étude similaire réalisée par HSBC montre un repli plus net à 50,4 le mois dernier contre 52,7 en mai. Dans les deux cas, ces indicateurs, qui donnent une photographie des conditions d'activité dans le secteur manufacturier, restent supérieurs au seuil de 50 qui marque la séparation entre croissance et contraction. Les composantes de l'indicateur officiel mettent cependant en évidence une certaine mollesse de la production, des nouvelles commandes à l'exportation, des commandes en carnet, des importations et de l'emploi, autant de segments qui sont ressortis en baisse en juin. Selon le Bureau national de la statistique, le recul de l'indice PMI officiel reflète les effets du durcissement de la politique chinoise mais également des perspectives ternes pour les exportations. Ces flux sont pénalisés par la crise de la dette souveraine européenne, la suppression de certaines subventions à l'exportation et la perspective d'une concurrence de plus en plus aiguisée. Pour le second trimestre 2010, dont les statistiques sont attendues à la mi-juillet, la Chine s'attend à un ralentissement. L'économie devrait ne pas afficher de chiffre de croissance à deux chiffres, a déclaré la semaine passée l'un des trois conseillers scientifiques de la banque centrale de Chine, Xia Bin. Depuis quelques semaines, les inquiétudes montent sur le dynamisme de l'économie chinoise, moteur de la croissance de la région et, espoir de l'économie mondiale. L'atonie de l'économie européenne, premier débouché des exportations chinoises, fait craindre un essoufflement de la machine industrielle chinoise. Selon plusieurs économistes, l'économie est en phase de ralentissement, après un premier trimestre encore explosif, avec un croissance de 11,9 % en rythme annuel. La reprise économique mondiale à la recherche d'un second souffle. Les investissements et la consommation des ménages vont-elles prendre le relais ? La question est d'autant plus délicate que l'appétit des consommateurs chinois est contrarié par le pilotage de Pékin, soucieux de maîtriser les revendications salariales montantes de la classe moyenne, et de s'éviter une surchauffe inflationniste.