La Banque mondiale a maintenu hier sa prévision de croissance de 9,5 % de l'économie chinoise en 2010, tout en alertant sur un possible ralentissement de la croissance en raison des mesures et des politiques macro-économiques adoptées afin de refroidir le marché de l'immobilier. D'après les données de la production industrielle et les principaux indicateurs, la croissance de l'économie chinoise devrait ralentir au cours du deuxième semestre, même si le taux de croissance sera toujours important, a prévu vendredi la Banque mondiale dans sa note trimestrielle sur la Chine (China Quarterly Update), un rapport d'évaluation régulier sur l'économie chinoise. La Chine a enregistré une augmentation de 11,9 % de son PIB au premier trimestre 2010 en glissement annuel, contre 10,7 % au dernier trimestre 2009. Il existe toujours des incertitudes concernant la croissance économique chinoise, indique le rapport, qui cite le recul de l'excédent commercial, l'aggravation de l'inflation et la flambée des prix de l'immobilier. La Banque mondiale prévoit une croissance de 8,5 % du PIB chinois en 2011, et reste optimiste sur les perspectives de l'économie chinoise. La baisse des investissements guidés par le gouvernement, après le plan de relance massif lancé l'année dernière, a été partiellement compensée par de forts investissements dans le secteur immobilier, indique le rapport, ajoutant que la croissance de la consommation des ménages a bien résisté. "Cette année, la croissance devrait être moins axée sur les investissements, car elle bénéficie d'un commerce extérieur plus favorable, tandis que la consommation devrait rester soutenue par un marché du travail vigoureux", a déclaré Ardo Hansson, économiste en chef de la Banque mondiale pour la Chine. Notons que le conseiller de la banque centrale de Chine Xia Bin a déclaré hier que la croissance chinoise devrait ralentir au cours du second semestre et il est peu probable que sa progression annuelle soit supérieure à deux chiffres. Xia Bin a par ailleurs estimé que la Chine devrait se conformer à son objectif de limiter à 7.500 milliards de yuans la croissance du crédit cette année et qu'elle devrait revenir à une politique monétaire traditionnelle pour compenser les excès d'injections de liquidités de l'année dernière. Ces propos ne reflètent que l'opinion personnelle de Xia Bin, l'un des trois conseillers scientifiques de la banque centrale chinoise. Mais les déclarations de ce dernier se sont traduites par une forte baisse de la Bourse de Shanghai, qui a clôturé vendredi en baisse de 1,84%, tombant à un plus bas de plus d'une semaine.