A l'occasion du 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de Corée (1950-1953), le président sud-coréen, Lee Myung-bak, appelle la Corée du Nord à cesser les «provocations militaires irresponsables». La péninsule est toujours divisée et séparée par une frontière hautement militarisée tandis que les tensions sont vives après le naufrage d'une corvette sud-coréenne que l'armée nord-coréenne est accusée d'avoir torpillée. Pyongyang, de son côté, a rejeté toute responsabilité dans l'incident maritime survenu le 26 mars et qui a coûté la vie à 46 marins sud-coréens. Mais une enquête internationale a attribué le naufrage du bâtiment de guerre à une torpille nord-coréenne. Lors d'une cérémonie à Séoul à laquelle ont assisté des centaines d'anciens combattants sud-coréens et étrangers, le président Lee a déclaré que l'objectif ultime de la Corée du Sud «n'était pas une confrontation militaire mais une réunification dans la paix». Il a, cependant, de nouveau appelé le Nord à présenter des excuses après le torpillage du Cheonan, que Séoul attribue à un sous-marin nord-coréen. Le président Lee a, également, appelé le Nord à «cesser ses provocations militaires irresponsables et à s'engager pour que les 70 millions de Coréens vivent ensemble». La Corée du Nord a interdit la navigation dans un secteur situé au large de la côte occidentale de la péninsule, préfiguration possible d'un nouvel essai de missile, écrit vendredi un quotidien sud-coréen. Cet ordre, qui est entré en vigueur le 19 juin, arrive à échéance dimanche, précise le JoongAng Ilbo qui cite une source au gouvernement sud-coréen. «Il pourrait s'agit d'une mesure en lien avec le lancement d'un missile de courte portée», a dit ce responsable sud-coréen au journal. Si l'hypothèse se vérifie, le régime de Pyongyang accentuerait encore les tensions entre les deux Corées.Les deux ex-frères ennemis de la guerre froide sont dans une situation anachronique : n'ayant conclu qu'un armistice et non un traité de paix à l'issue de la guerre de Corée, ils sont toujours théoriquement en guerre. La guerre, qui a pris fin le 27 juillet 1953, par un armistice, a fait selon les estimations entre deux et quatre millions de morts, et a débouché sur la création d'une zone tampon sur la frontière la plus armée du monde. Le conflit avait débuté le 25 juin 1950 quand l'armée nord-coréenne avait franchi le 38e parallèle pour envahir le Sud, s'emparant de Séoul en trois jours. Le général américain Douglas Mac Arthur était nommé le 3 juillet à la tête des forces de l'ONU, essentiellement américaines. Quelque 28 500 soldats américains sont toujours déployés en Corée du Sud pour soutenir les 655 000 soldats sud-coréens qui font face à une armée nord-coréenne de 1,2 million d'hommes. Jeudi, Pyongyang a de nouveau attribué le déclenchement du conflit en 1950 «aux provocations du Sud», selon l'agence officielle KCNA et en guise de compensation pour les 1960 années «d'hostilités» et le «sang versé», a estimé que Washington devait lui verser 64 960 milliards de dollars. Selon KCNA, les Etats-Unis doivent notamment verser 26 100 milliards pour les «atrocités» américaines qui ont fait, selon le Nord, cinq millions de morts, blessés ou disparus.