Ce dernier les a sollicités pour apporter leur contribution financière à même de permettre au club USM Annaba de sortir de la crise financière qu'il vit. Aïssa Menadi, le président a pratiquement détourné les débats. En l'absence du président de la Ligue régionale de football de Annaba, représentant officiel de la FAF et en présence des autorités locales dont le wali et le DJS, Menadi a annoncé : «Un acte notarié portant constitution de la SPA-USM Annaba a été établi. Composé de 7 membres dont un président, le conseil d'administration a déjà entamé ses activités avec le recrutement de plusieurs joueurs dont j'ai personnellement fixé les primes et les salaires. Ceux parmi les investisseurs intéressés peuvent nous rejoindre». Sa déclaration a pratiquement secoué l'assistance médusée, estomaquée même à l'écoute de ce qui ressemble à un dépassement. Certains hommes d'affaires ont bien tenté de remettre les choses à leur juste proportion. D'autres ont estimé qu'il était prématuré de parler d'une SPA de club professionnel de football en l'absence d'une orientation claire de la FAF notamment le cahier de charge. «Nous sommes ici non pas pour avaliser la SPA dont vous parlez et qui du reste n'est pas légale, mais pour aider financièrement l'USM Annaba, club amateur. Maintenant, si c'est une société par actions d'un club professionnel, adressez-vous aux actionnaires sensés composer le conseil d'administration que vous avez mis en place», dira un des hommes d'affaires. Cependant, fort de la présence du wali qu'il a utilisé comme faire valoir pour imposer «son SPA-USMA», Menadi a estimé que le sujet était clos et que nul, quelque soit le montant qu'il versera, ne pourra lui enlever «son USMA». N'écoutant que sa logique basée sur une méconnaissance des lois et des textes appelés à régir les SPA du football professionnel en Algérie, Menadi a fait fi des demandes de clarification faites par les hommes d'affaires. Ainsi après avoir annoncé des aides financières conséquences au profit de l'USM Annaba, club amateur, des hommes d'affaires ont changé d'avis à l'issue de la rencontre. «Comment peut-on nous demander de donner notre argent pour une activité sportive appelée à devenir lucrative dans le cadre d'une SPA ? Mais dans quel monde sommes-nous donc au point où l'on arrive à nous demander de permettre à d'autres de profiter de notre argent. Aider un club amateur, oui mais pas une SPA», a affirmé un des plus riches hommes d'affaires sur la place économique de Annaba. La rencontre s'est tenue en l'absence des investisseurs algériens. Quelques jours auparavant, ces derniers avaient déclaré à travers différents titres de presse qu'ils étaient prêts à investir 50 milliards de centimes dans la nouvelle SPA USMAn. Même si l'initiative du wali partait d'une louable volonté d'aider le football annabi, les 10 millions DA (5 millions DA wilaya et 5 millions DA APC) du trésor public finiront dans l'escarcelle de quelques opportunistes. Selon nos informations, les six membres et le président du conseil d'administration de la SPA USMA n'ont pas déboursé un seul centime pour leur participation au capital de cette SPA.