, Ce qui rend l'affaire passablement compliquée, c'est qu'au fil de ces vingt quatre ans, nombreux sont ceux qui ont appris et pris goût à la règle qui veut que l'on cherche chaque fois à récolter ce que l'on n'a pas semé. Depuis l'élimination de notre équipe nationale de la Coupe du Monde FIFA-2010, on est tous comme par enchantement devenus «conseillers de la FAF, experts, professionnels, consultants ou spécialistes. On est tous, donc, monsieur football». Partant de ce principe, tout le monde s'amuse ou presque pour tenter de faire valoir ses analyses. C'est un jeu pour ne pas dire un réel passe-temps en ce début d'été. Incroyable ! Fort heureusement que ceux qui ont pratiqué ce sport ne se rangent pas derrière les auteurs de ces commentaires vides de sens et d'intelligence. Mais alors posons-nous la question en toute liberté : qui tire les ficelles ? Qui cherche à déstabiliser Saâdane ? Qui veut que le sélectionneur national quitte la pelouse par la petite porte ? Qui est cette minorité pour juger de la performance de Saâdane ? Que sait-elle du foot si ce n'est que le score ? Pourquoi veut-elle un étranger à la tête de l'équipe nationale algérienne ? Oui, pourquoi un étranger ? Des déclarations reprises par la médias signalent que des entraîneurs attendraient devant la porte de la FAF ! «Cela suffit, il nous faut un étranger !» «Saâdane doit payer !» «La FAF doit agir maintenant avant que cela ne soit trop tard…» Que d'appels, que de tirs «commandés», que de commentaires vides de sens, de compréhension et d'intelligence sur le sectionneur algérien pour qu'il parte. Hier encore, pas aussi loin que cela, ils faisaient encore confiance à Rabah, reconnaissaient en lui l'homme de la situation. Calmez-vous mesdames et messieurs, élevez votre niveau de maîtrise du foot. N'oubliez pas que le foot se gère comme une famille par ses membres et non par des «baby-sitters». La venue d'un étranger, c'est faire une insulte aux compétences sportives nationales. Insister à ce qu'il soit secondé par un ou deux entraîneurs nationaux de renom serait une excellente une chose. Tout le monde sait que l'Algérie a un joli vivier d'anciens joueurs professionnels intelligents et chevronnés, dotés d'une forte personnalité, capables d'indépendance, de réflexion critique et d'autonomie, mais aussi à même de travailler de concert dans une équipe et pour un projet national. Alors travaillons dans ce sens, mettant en relief la compétence de nos nationaux. N'est-ce pas la plus belle démonstration et confirmation d'intelligence que l'on pourrait faire ? Et si on veut reconstruire l'équipe, il faudrait bâtir une assise défensive solide, cultiver la concentration pendant 90 minutes, la vitesse, les enchaînements, les variations, les tirs à distance, le jeu par les ailes et ainsi de suite. Le matériel est là. Une fois encore, je dis qu'il faudrait renforcer l'actuel coach parce qu'il sait exactement travailler avec ce qu'on a. C'est d'ailleurs, ce que disent certains joueurs de l'équipe nationale. Mais il faudrait aussi rappeler que «les Africains n'ont pas encore compris qu'une Coupe du Monde se prépare non en trois semaines, mais en quatre ans au minimum. Aucun pays africain n'est pour l'heure capable de travailler sur cette échelle de temps, ce n'est pas demain que l'on enregistrera des succès mondiaux, et ce, malgré la bonne tenue individuelle de certains de nos athlètes dans les championnats européens», précise un expert africain. Qui est Saâdane ? Rabah Saâdane, il faut le rappeler à ceux qui l'ignorent qu'il est un ancien footballeur algérien, né le 3 mai 1946 à Batna. Il a connu plusieurs clubs en Algérie et en France. Il a notamment été joueur au MSP Batna, au MO Constantine, à la JS El Biar et à l'USM Blida. Il joua à Rennes en France au Stade Rennais. Ensuite, suite à un accident de voitures, il dût arrêter prématurément sa carrière de footballeur à l'âge de 27 ans. Il est également connu pour avoir été le premier entraîneur algérien à mener une sélection nationale à un Mondial. Ce fût en 1979, lorsqu'il avait qualifié les juniors à la Coupe du Monde des espoirs au Japon, la Coupe du Monde de football des moins de 20 ans 1979. Il était aussi déjà à la tête de l'équipe en 1980, lorsque l'Algérie honora son unique participation au tournoi olympique de football aux jeux Olympiques d'été de 1980 qu'il qualifia pour les quarts de finale. Ayant aussi qualifié l'Algérie à la Coupe du Monde de football 1982, lors des phases de qualification, il ne sera finalement que membre de l'encadrement technique à la Coupe du Monde de football en 1982 mais sera l'entraîneur de l'Algérie lors de la Coupe du Monde de football 1986. Il a dirigé les Verts en 1981, 1984-1986, 1999, 2003-2004, 2007 et en 2010. H. Mustapha A voir n TF1 : Argentine – Allemagne à 14h 40