, La chanteuse tunisienne Dorsaf Hamdani qui s'est produite à l'ouverture de «Layali El-malouf», mercredi soir au théâtre de Constantine, a charmé le public qui a assisté à l'entame de cette manifestation. Succédant à l'orchestre régional du malouf qui a donné une belle prestation sous la conduite du maestro Samir Boukredira, cette prodige tunisienne a donné une autre dimension au concert d'ouverture. Interprétant des chansons du répertoire malouf, largement connues ici comme en Tunisie, et sans doute au-delà des frontières maghrébines, cette chanteuse aussi gracieuse que talentueuse, a su leur insuffler, avec subtilité, de la fraîcheur et une nouvelle âme à cet art sans en altérer le cachet spécifique. Un silence quasi religieux a subitement enveloppé la salle du TRC où le public, plutôt restreint, a été vite rejoint par les travailleurs du théâtre et tous ceux qui suivaient les concerts de cette ouverture, d'une manière distraite à partir du hall du théâtre. «C'est le plus bel exemple de relève en matière de malouf qui m'ait été donné de voir à ce jour», dira un mélomane séduit par cette manière de revivifier un patrimoine et de le renouveler de l'intérieur. Encouragée par la réceptivité de l'auditoire, la chanteuse a redoublé d'ingéniosité, passant du répertoire malouf aux chansons de ‘la belle époque', qui ont fait la célébrité de cheikh El-Afrit, Ouleya et autres Saliha Tounsia, et convoquant avec brio les sons et les rythmes qui font l'âme de la verte Tunisie. Apparemment, le talent de cettejeune chanteuse tunisienne est bien apprécié des Fergani, la famille emblématique du malouf constantinois. Le doyen et chantre de ce genre musical dans la ville du vieux Rocher, cheikh Mohamed-Tahar Fergani, dont les apparitions publiques se font de plus en plus rares, en raison de son âge et de sa santé bien éprouvée ces derniers temps, a tenu à monter sur scène accompagné de son fils et héritier artistique, Salim, pour saluer la jeune prodige tunisienne. Le maître n'a pas manqué à cette occasion d'entonner avec sa voix phénoménale qui n'a pas pris une «ride», un couplet en révérence au talent de cette étoile montante du malouf et du tarab el arabi. Le public a également découvert, à cette occasion, les talents de poète du président de l'APC, M. Abdelhamid Chibane qui, de son côté, a tenu à saluer la belle prestation de l'artiste par un couplet de rimes fait d'un jeu de mots du prénom de la chanteuse.