La désignation du désormais général-major Abdelghani El-Hamel à la tête de la direction générale de la Sûreté nationale, après une longue période d'intérim, était prévisible, puisque tant d'organes de presse avaient déjà avancé ce nom depuis plusieurs semaines, et aussi souhaitable, dans le sens où cela rassure quant à la fiabilité et à la solidité des projections envisagé pour l'avenir d'un corps aussi vital dans la vie de la nation. Ainsi, le choix d'un officier de l'armée, fraîchement promu au grade de général-major, traduit d'une certaine façon, voire de la meilleure, le souci d'affermir la lutte antiterroriste dans laquelle se sont engagées les forces de sécurités, au vu de l'importance du rôle qui incombe particulièrement au corps de la police dans la conjoncture actuelle, et aussi celui de garantir une meilleure réussir la synergie avec les autres forces combinées menées par l'ANP. Aussi, ce choix trahit-il une certaine volonté de maintenir «la fermeté» qui a toujours été de mise ces dernières années dans la conduite des pouvoirs publics et de reconduire, par-là, tous les dispositifs de sécurité en vigueur, dont bien évidemment l'état d'urgence. Car en plus de leur apport, substantiel et continuel, dans la lutte contre la violence terroriste, les forces de police ont à la charge d'assurer l'ordre public, à l'heure où le pays est périodiquement secoué par des troubles et des émeutes qu'il faut savoir gérer et juguler sans le recours systématique à la répression. Cela dit, il faut attendre l'entrée en exercice du général El-Hamel pour mieux entrevoir la méthode de travail qu'il entendrait imprimer à la DGSN, et aussi le mode communication du nouveau directeur. Parce qu'à ce poste névralgique, la communication requiert une grande importance. Son prédécesseur, feu Ali Tounsi, avait son propre style de communication, empreint d'une certaine liberté de ton qui reflétait la personnalité de l'homme. Tout cela dépendrait, en partie, de ses relations avec le ministre de l'Intérieur, lui-même fraîchement installé à son poste, en remplacement de Yazid Zerhouni, à qui on prêtait, à tort ou à raison, la volonté d'arrimer la DGSN à sa propre vision des choses. Les relations entre l'ex-ministre et l'ex-DGSN, ce n'est un secret pour personne, étaient souvent entachés de crispation, en raison sans doute de mésententes sur le pouvoir de décision. Avec le nouveau tandem, les choses pourraient évoluer dans le meilleur sens. On s'attend également à ce que le nouveau DGSN annonce des décisions, après son installation, pour marquer son entrée en fonction. Des décisions ayant trait notamment à la modernisation et à la restructuration du corps de la police, qui étaient le cheval de bataille de son prédécesseur.