,William Gallas donne une vision très personnelle de l'échec, dans un entretien à paraître jeudi dans Les Inrocks. Pour lui, le vrai responsable de la déroute française est Raymond Domenech. Les joueurs ont bien fait des bêtises, mais ils étaient unis dans la décision de faire grève, selon lui. Après Florent Malouda, Thierry Henry, Patrice Evra et Eric Abidal, c'est au tour de William Gallas de donner sa version des faits, beaucoup moins insipides que celles de ses coéquipiers. Autant le dire tout de suite, pas de scoop mais une attaque en règle de Raymond Domenech. Dans une interview à paraître jeudi dans les Inrockuptibles, le défenseur central des Bleus n'y va pas de main morte lorsqu'il s'agit d'évoquer la responsabilité de Raymond Domenech dans la déroute tricolore en Afrique du Sud. «S'il y a eu fiasco, il y a des raisons. Et pour moi, il ne faut pas se voiler la face : elles viennent de l'entraîneur. Le vrai problème, c'est le sélectionneur (…). Je n'ai pas été bon, on n'a pas été bon. Mais le coach n'a pas été bon non plus. Même les entraînements n'étaient pas au niveau. Vous pouvez avoir les meilleurs joueurs du monde dans votre équipe, si vous n'avez pas l'entraîneur qu'il faut, vous n'aurez pas de résultats.» Un problème de communication Gallas n'hésite pas attaquer Domenech sur ses choix tactiques et regrette ainsi que la sélection tricolore n'ait pas évolué «avec deux attaquants». Le principal tort du sélectionneur, selon Gallas, réside dans sa communication : «Domenech n'était pas ouvert. Beaucoup de joueurs ne pouvaient pas parler avec lui. C'était mon cas», déclare le défenseur central du haut de ses 84 sélections. Avant d'en rajouter une couche : «Domenech nous a martelé : mettez votre ego de côté. Mais je pense que lui a oublié de le faire.» Tous solidaires face au boycott L'ancien Gunner d'Arsenal affirme par ailleurs que Raymond Domenech a refusé de parler à Nicolas Anelka après la parution des propos insultants de l'attaquant de Chelsea en Une de L'Equipe. Sur l'affaire Anelka et le boycott de l'entraînement qui a suivi, Gallas trace le même sillon qu'Evra, Henry et Abidal. Selon lui, l'équipe n'était pas divisée en clans et tous les Bleus étaient solidaires face à la grève de l'entraînement. «Il y avait une très bonne ambiance», assure Gallas qui réfute par ailleurs la mise à l'écart de Yoann Gourcuff «personne ne l'a écarté». Expliquant avoir vu «des joueurs effondrés», «abattus» après la défaite finale face à l'Afrique du Sud (2-1), Gallas dit sa déception de ne pas avoir récupéré le brassard de capitaine, donné à Patrice Evra, quand l'habituel titulaire du brassard, Thierry Henry, a été relégué sur le banc. «Le plus dur, c'est la façon dont ça s'est passé», détaille-t-il. «Je le constate en entrant dans le vestiaire» lors du match de préparation face au Costa Rica le 26 mai, en voyant le brassard accroché au maillot d'Evra.» Il m'a dit : «De toute façon, tu ne seras pas un bon capitaine.» Une rancœur tenace qui explique en partie ses propos très durs envers Domenech.