Du spectacle, il y en a eu quotidiennement, mais pas assez pour imposer aux nombreux spectateurs de suivre toutes les rencontres. L'on a vu des vétérans conquérir les surfaces avec leurs raquettes au carbone sur tendues et des poussins pratiquer le service canon. L'on a vu aussi des athlètes au sourire de vainqueur et ceux avec les larmes des vaincus. Durant six jours, les neuf cours en tuf du centre fédéral de formation et développement du tennis Annaba (CFFDTA) à la tabacoop, 208 athlètes de différents niveaux issus de plus de 20 régions du pays, ont donné le meilleur d'eux même pour décrocher le titre de champion d'Algérie. Plusieurs ont déjoué tous les pronostics en battant plus chevronnés qu'eux. D'autres ont préféré jouer le rôle de «mulet». Il y a ceux qui, comme des pur-sang du tennis, ont frappé trop fort leurs adversaires et couru après la balle. En simple ou en double, bon nombre de jeunes dames et hommes ont fait ce qu'il fallait pour prendre leur destin en main dans les compétitions de haut niveau comme la Fed-cup ou la cup-Davis. Abdelhalim Azizi, le président de la Fédération algérienne de tennis (FAT) a hanté les cours et les centres d'hébergement et de restauration des athlètes, encadreurs, arbitres et organisateurs. Les cours également où il n'a pas cessé d'observer les juges arbitres, apprécier ou critiquer une décision. Avec 208 athlètes et un programme démentiel de matches, la cadence de ce championnat 2010 de Annaba a été véritablement infernale. Chakib Hocine, le président du comité d'organisation de cette manifestation réussie malgré quelques couacs, a mis toute son énergie pour faire de ce rendez-vous des amoureux de la terre battue de Annaba, le tremplin pour la relance de cette discipline. Elle est véritablement mal en point avec la moitié des 520 cours de tennis à travers les communes d'Algérie à l'état d'abandon. La même situation d'abandon caractérise les clubs. En 2010, ils sont à peine 15 dans le pays à activer dans des conditions exacerbantes. Le manque de moyens financiers, le peu d'intéressement des élus à ce type de sport, le manque d'encadrement et de juges arbitres figurent dans le lot des difficultés. Ce dont ont pris conscience les autorités nationales qui, via la FAT, tentent de faire revivre la discipline. Pour preuve, la création du centre de formation et de développement du tennis de Annaba (CFFDTA). C'est le premier du genre après la fermeture des cours de Hydra et Badjarah (Alger). Aussitôt ouvert, ce centre a entraîné une ruée des athlètes de toutes les catégories des poussins jusqu'aux vétérans. Il a fallu plus d'une trentaine d'années pour arriver à ce résultat. «A partir de Annaba, les jalons pour la relance de notre discipline ont été mis. Des stages d'entraîneurs sont programmés dans chaque wilaya. Plusieurs sont déjà lancés. Une cinquantaine d'éducateurs se déplacent constamment dans les régions pour former. L'arbitrage est au centre de nos préoccupations. Alors que l'Egypte, le Maroc et la Tunisie ont respectivement 30, 26 et 22 arbitres internationaux, notre pays n'en compte que 4. Nous allons reconstituer le corps arbitral à l'issue du stage que nous envisageons organiser incessamment. Cinq de nos meilleurs arbitres sont actuellement en stage en Espagne», telles ont été les aspirations du président de la FAT qui a animé un point de presse. C'était à l'issu de la cérémonie de remise des médailles aux champions dans toutes les catégories. C'est dire que le tennis en Algérie est en pleine phase de recomposition. A la FAT, on ne veut toujours pas entrer dans le piège d'un tennis algérien de formation étrangère. Assuré du soutien des autorités nationales dont le ministre de la Jeunesse et des Sports, le président de la fédération veut faire du tennis, un sport à la portée de tous.