Le complexe de tennis de Bachedjarah est un magnifique joyau à préserver. Situé à l'orée de l'immense cité-dortoir rongée par la malvie, la délinquance et la consommation de drogues, cet espace est pour de nombreux habitants un véritable havre de paix. Les jeunes, en l'occurrence, y passent de merveilleux moments en dehors des heures de classe. Tantôt ils se dérouillent les jambes en se permettant de petites foulées, tantôt, ils réajustent sans répit et dans un esprit sportif exemplaire leur « coup droit » et leur « revers ». Ce complexe, doit-on le préciser, est constitué de 16 courts, dont quatre viennent d'être récupérés. « Grâce à l'intervention de la Fédération algérienne de tennis (FAT) ces courts sont retapés à neuf. Deux autres courts seront aménagés suivant l'option green-set et seront confiés à une entreprise espagnole », a déclaré le président de l'ASTB. D'après certains vétérans, connus dans ce milieu sportif, la réalisation de ce complexe a été entamée à partir de 1935. Une étude de cas, effectuée en 1994 par des étudiants de deuxième année de l'EPAU, a établi la relation entre le projet de réalisation du tennis club de Bachedjarah et le célèbre architecte français Le Corbusier. En se référant au document issu de l'étude de cas précitée, plusieurs détails semblent favoriser la relation. Ainsi, à travers une lecture comparative des œuvres complètes du Corbusier, l'on pouvait relever que la ferme Durand d'une superficie de 108 ha a fait l'objet d'études poussées depuis 1930. A noter que deux propositions ont été attribuées au Corbusier. La première, qui datait des années 1933-34, était relative à un lotissement. On pensait qu'il avait été réservé pour la construction de maisons individuelles superposées. On devait aussi y intégrer des parcs de sports et de loisirs. Quant à la seconde proposition concernant le même site, elle datait de 1935. Elle annonçait le projet de réalisation d'une piscine à vagues. Le même document précise que le domaine du fermier Durand était sans doute consacré essentiellement pour accueillir les étrangers durant la saison hivernale tout en leur procurant plus de divertissements et une possibilité de pratiquer le sport. « Sur ce dessin intitulé ‘‘Projet d'une piscine à vagues'', on voit apparaître clairement le tennis club de Bachedjarah », avance-t-on dans ce document. Présentement, cette importante structure sportive dépend désormais de l'Office du complexe olympique (OCO). Elle est mise cependant à la disposition de la FAT suivant une réglementation définie par des textes officiels. Bien que ce site touristique soit entouré de quartiers populaires, il a énormément contribué à la promotion du tennis au niveau national. « avec des moyens très maigres, mais une grande volonté de la part des encadreurs de l'ASTB, des athlètes, entre autres A. Ourahmoune et Y. Alkema, ont brillé lors de la 28e édition du championnat d'Afrique tenue récemment à l'île Maurice. Ce qui a valu à l'Algérie la 4e place et une qualification historique à la Coupe du monde », explique un vieux mordu du tennis. Les résultats de cette association sportive sont certes probants, mais les moyens humains, matériels et financiers mis à sa disposition sont terriblement insuffisants. Durant les séances d'entraînement, l'observateur initié peut d'emblée déceler un manque de préparateurs physiques spécialisés et aussi un manque de matériel nécessaire, en l'occurrence les raquettes, les balles et le cordage utilisé pour la réparation des raquettes. En comparant les résultats aux moyens mis en œuvre, n'est-il pas judicieux d'intervenir en faveur des jeunes qui ne pensent qu'à représenter dignement leur pays ?